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France : les nouveaux obstacles pour obtenir un titre de séjour

Une réforme qui bouleverse l’apprentissage du français

Depuis le 1er juillet 2025, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a dématérialisé la quasi-totalité des cours de français pour les étrangers. Désormais, les nouveaux arrivants doivent suivre des cours en ligne, via une plateforme numérique animée par une intelligence artificielle.

Cette réforme intervient alors que la maîtrise du français devient un critère essentiel pour l’obtention des titres de séjour. Mais elle inquiète fortement les associations qui dénoncent une mesure injuste et discriminatoire.

Des cours accessibles uniquement en ligne

Concrètement, les cours en présentiel ont disparu. Les étrangers doivent disposer d’un ordinateur, d’une connexion Internet stable et d’un environnement adapté pour étudier. Or, beaucoup d’entre eux vivent déjà dans une situation précaire et n’ont pas accès à ces outils.

Pour les associations, ce changement pénalise directement les personnes vulnérables : réfugiés analphabètes, personnes âgées ou encore familles sans moyens financiers.

Des exigences linguistiques plus élevées dès 2026

La nouvelle loi Immigration, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026, fixe des conditions plus strictes :

  • Niveau A2 requis pour une carte de séjour pluriannuelle.
  • Niveau B1 exigé pour une carte de résident.

En clair, sans un bon niveau de français, obtenir un titre de séjour devient impossible.

Les associations montent au créneau

La Cimade, le Secours Catholique-Caritas France et la Fédération des Centres sociaux dénoncent une contradiction flagrante. Selon elles :

« D’un côté, l’État exige une meilleure maîtrise du français, de l’autre, il supprime les moyens adaptés pour y parvenir. »

Le 29 août 2025, ces organisations ont saisi le Tribunal administratif de Paris pour exiger des solutions alternatives. Leur objectif : garantir un véritable accès à l’apprentissage du français pour tous les demandeurs de titres de séjour.

Un risque d’exclusion accru

Si aucune solution n’est trouvée, des milliers d’étrangers risquent de rester bloqués dans leurs démarches. Pour eux, la dématérialisation devient un obstacle supplémentaire, qui s’ajoute aux lourdeurs administratives déjà existantes.

Au cœur du débat, une question demeure : l’intégration passe-t-elle par l’exigence ou par l’accompagnement ? Pour l’instant, les étrangers doivent s’adapter à ce nouveau dispositif numérique, en attendant la décision de justice.

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