Écoles musulmanes en France : pourquoi tant de contrôles ?
Un « deux poids, deux mesures » dénoncé
En France, les établissements scolaires musulmans subissent des contrôles répétés de l’État. Pourtant, les lycées et collèges catholiques ou juifs ne connaissent pas la même intensité de vérification. Le député de gauche Paul Vanier dénonce une différence de traitement qu’il juge « insupportable ».
Le constat d’un rapport parlementaire
Co-auteur d’un rapport sur le financement public de l’enseignement privé en 2024, Paul Vanier a pointé un manque de transparence dans l’usage des fonds publics. La plupart des écoles catholiques bénéficient de financements sans subir de contrôle approfondi.
À titre d’exemple, sur 7 500 établissements catholiques sous contrat, seuls 7 ont été contrôlés en six ans. À l’inverse, le lycée musulman Averroès de Lille a fait l’objet de 14 contrôles par différentes autorités : Éducation nationale, Inspection académique, préfecture, chambre régionale des comptes.
Des moyens concentrés sur les mêmes écoles
Pour le député, la situation est claire : « Quand l’État veut contrôler, il déploie les moyens nécessaires. Mais quand tous les contrôles se concentrent sur les écoles musulmanes, ils ne sont plus disponibles ailleurs ». Il cite notamment les collèges catholiques Bétharram et Stanislas, éclaboussés par des scandales, mais rarement inspectés.
Le cas du lycée Averroès
L’établissement Averroès a perdu son contrat public en 2023. Même si la justice a annulé cette décision en avril 2025, l’école attend toujours le verdict en appel. Pour Paul Vanier, ce cas illustre un acharnement : « On ne peut pas aller plus loin dans le contrôle ».
Une minorité sous pression
En France, il existe seulement une quinzaine d’établissements musulmans. Malgré ce faible nombre, ils concentrent la grande majorité des inspections. « C’est un deux poids, deux mesures inacceptable en République », conclut le député.
