France : les Algériens confrontés à un taux record de refus de visas Schengen

Un rapport du Sénat français met en lumière de fortes disparités dans la délivrance des visas Schengen. Parmi les pays du Maghreb, l’Algérie est la plus touchée par les refus.
📉 Un taux de refus alarmant
Selon le document présenté par les sénateurs Nathalie Goulet et Rémi Féraud, le taux de refus de visas pour les Algériens atteint 34,8 % en 2024.
C’est bien au-dessus des taux enregistrés pour la Tunisie (21,2 %) et le Maroc (12,5 %).
Malgré cette sélectivité, la France a tout de même délivré 250 095 visas aux Algériens, soit une hausse de 19,3 % par rapport à 2020. L’Algérie se place ainsi au 3e rang mondial des nationalités bénéficiaires, derrière la Chine et le Maroc.
🔍 Des soupçons de fraude renforcent la méfiance
Le rapport explique ce durcissement par une hausse des cas de fraude documentaire.
En 2024, 7 448 faux justificatifs ont été recensés en provenance d’Algérie, plaçant le pays au 2e rang mondial, derrière l’Inde.
Les faux titres d’identité sont également en hausse, alimentant la méfiance des autorités françaises.
💶 Des procédures coûteuses et complexes
La gestion des demandes est de plus en plus confiée à des prestataires privés, comme Capago, qui prévoit d’élargir ses activités en Algérie.
Cette externalisation engendre des frais supplémentaires et des délais persistants pour les demandeurs.
Les consulats français s’appuient aussi sur plus de 140 partenariats locaux (associations, chambres de commerce, instituts français) pour traiter certaines catégories de dossiers, sans réelle évaluation de leur efficacité.
🔄 Vers une réforme du système de visas ?
Les sénateurs français appellent à une réforme profonde de la politique consulaire.
Parmi les pistes évoquées :
- numériser entièrement la plateforme France-Visas,
- rendre les refus plus transparents,
- partager certaines tâches avec d’autres pays Schengen,
- et favoriser les profils qualifiés (étudiants, chercheurs, talents).
L’objectif est clair : rendre la procédure plus équitable et réduire les tensions diplomatiques persistantes entre la France et l’Algérie.