L’Espagne et l’Égypte signent un accord de migration légale

L’Espagne a signé un nouvel accord avec l’Égypte pour faciliter l’emploi temporaire de travailleurs égyptiens. Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir la migration légale.
Un programme pour encadrer la migration circulaire
Le 19 février, la ministre espagnole de la Migration, Elma Saiz, et son homologue égyptien, Badr Ahmed Mohamed Abdelatty, ont officialisé cet accord. Signé lors de la visite du président Abdel Fatah Al Sissi en Espagne, il encadre la migration circulaire entre les deux pays.
Grâce à ce programme, les travailleurs égyptiens pourront obtenir un contrat à durée déterminée (CDD) de quatre ans maximum. Toutefois, ils ne pourront travailler en Espagne que neuf mois par an avant de retourner chez eux. Auparavant, ces contrats nécessitaient un renouvellement annuel, ce qui compliquait les démarches administratives.
Selon Elma Saiz, ces accords sont bénéfiques pour tous. D’une part, l’Espagne bénéficie de main-d’œuvre qualifiée. D’autre part, les travailleurs voient leurs droits mieux protégés et peuvent contribuer au développement de leur pays d’origine à leur retour.
Une forte demande pour ces programmes
L’Espagne a déjà mis en place des accords similaires avec plusieurs pays, notamment le Maroc, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée, le Sénégal, le Mali et le Niger.
En août dernier, Pedro Sánchez a promis un programme de sélection pour les travailleurs mauritaniens. En échange, la Mauritanie s’est engagée à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine.
Cependant, la demande dépasse largement l’offre. Par exemple, début février, une foule s’est rassemblée devant le ministère du Travail à Banjul pour obtenir un formulaire d’inscription. Face à l’afflux, la distribution a dû être suspendue. De la même manière, en janvier, des centaines de personnes se sont précipitées dans un bureau à Dakar pour postuler à des postes agricoles saisonniers. Pour éviter de nouveaux incidents, les autorités sénégalaises ont mis en place un système de dépôt en ligne.
Plus de 20 500 travailleurs recrutés en 2024
Les secteurs concernés par ces accords sont variés. L’agriculture reste le principal employeur, mais la construction, l’hôtellerie et l’industrie alimentaire recrutent également des travailleurs étrangers.
D’après le ministère espagnol de la Migration, plus de 20 500 personnes ont trouvé un emploi en Espagne grâce à ces accords en 2024. La plupart travaillent dans des exploitations agricoles à Huelva, dans le sud du pays. Parmi eux, beaucoup viennent du Maroc, de Colombie et du Honduras.
Des conditions de travail souvent dénoncées
Malgré ces opportunités, les conditions de travail restent un sujet de préoccupation. En juin 2023, le Conseil de l’Europe a publié un rapport dénonçant des cas d’exploitation. À Huelva, 914 migrants vivaient dans des camps informels, sans accès à l’eau potable ni à l’électricité.
Ces logements précaires présentent aussi des risques. En avril 2022, Mohamed Alam, un Marocain de 27 ans, a perdu la vie dans l’incendie de sa cabane à Lepe, près de Huelva. Ce drame illustre les conditions difficiles auxquelles ces travailleurs sont confrontés.