Tunisie : L’ancien ministre Mhammed Chaker est décédé
Mhammed Chaker, ancien ministre de la Justice, ambassadeur de Tunisie, maire de Sfax et député, est décédé aujourd’hui à l’âge de 93 ans à Tunis. Il laisse un héritage politique important pour la Tunisie.
Un Parcours d’Études et d’Engagement
Fils de Hédi Chaker, martyr et leader politique, Mhammed Chaker est né à Sfax le 31 décembre 1930. Après avoir fait ses études primaires et secondaires à Sfax, il part en France pour poursuivre ses études. Il obtient une licence en droit à la Sorbonne.
En France, il s’engage dans la vie politique et devient président de la section parisienne de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET).
Une Carrière Publique Exemplaire
De retour en Tunisie, Mhammed Chaker choisit de servir la fonction publique. Il commence comme agent temporaire de catégorie C. Bien que son début de carrière soit modeste, il se distingue rapidement par son travail acharné et son intégrité.
Ses compétences lui permettent d’accéder à des postes importants : directeur de l’Administration régionale et locale au ministère de l’Intérieur, puis chef de cabinet du ministre. En 1969, il devient directeur général de l’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT), où il envoie des coopérants tunisiens dans plusieurs pays africains, comme le Niger, Djibouti, la Somalie et les Îles Comores.
Il est ensuite nommé directeur de l’École nationale d’Administration (ENA), où il modernise et renforce l’institution.
Une Carrière Politique et Diplomatique
En 1979, Mhammed Chaker rejoint le gouvernement comme secrétaire d’État chargé de la fonction publique et de la réforme administrative. Un an plus tard, il devient ministre de la Justice et occupe ce poste pendant près de cinq ans.
Sa carrière diplomatique le mène d’abord en Algérie, puis en Yougoslavie, où il sert comme ambassadeur de Tunisie. Il est aussi élu maire de Sfax, sa ville natale.
Des Tragédies Personnelles
Mhammed Chaker a dû faire face à plusieurs drames personnels. Il perd sa mère alors qu’il est encore jeune, et son père, Hédi Chaker, est assassiné en 1953. Cette tragédie, qu’il apprend à Paris par l’intermédiaire du journal Le Monde, le marque profondément. Cependant, il se motive pour réussir ses études et honorer la mémoire de son père.
Plus tard, il vit une nouvelle perte douloureuse : son fils Slim Chaker, brillant ministre des Finances et de la Santé, meurt subitement à l’âge de 56 ans d’une crise cardiaque. Cette perte bouleverse Mhammed Chaker, mais il trouve du réconfort auprès de son épouse, Leila Ben Farhat, avec qui il partage une longue et heureuse union de 65 ans.
Un Homme Intègre et Dévoué
Mhammed Chaker restera dans l’histoire comme un homme de grande compétence et d’intégrité. Sa carrière politique et diplomatique a toujours été marquée par son engagement pour la Tunisie. Son décès laisse un grand vide dans la scène politique tunisienne.
Paix à son âme.
