Sport

Combat, fierté, nation : le Maroc brille sur tous les rings

Des quartiers populaires aux scènes internationales

Des ruelles de Sidi Moumen aux podiums de Tokyo, les Marocains font parler leur talent.
Dans les clubs modestes de Casablanca ou les salles survoltées de Rotterdam, une nouvelle génération s’impose dans les sports de combat.

Boxe, kickboxing, MMA, judo… Le croissant étoilé s’illustre sur tous les tatamis.
Cette réussite n’est pas le fruit du hasard. Elle repose sur des parcours forgés dans l’adversité, portés par la volonté de s’en sortir.

Une énergie venue du peuple

Dans une salle de boxe de Casablanca, des adolescents enchaînent les coups.
Leur coach ? Un ancien champion qui a connu la même réalité.
À des milliers de kilomètres, à Amsterdam, Badr Hari entre sur le ring.
Même passion, même rage de vaincre.

Lui aussi vient d’un quartier difficile. Son père l’a inscrit dans une salle pour canaliser son énergie.
Résultat : une légende du kickboxing, une aura mondiale.

Un phénomène bien ancré aux Pays-Bas

Les Pays-Bas ont vu naître une génération dorée de combattants marocains.
Outre Badr Hari, Jamal Ben Saddik incarne cette fierté. Finaliste du Glory, il enflamme les galas de Rotterdam.

Selon Khalid El Quandili, ex-champion et acteur du monde pugilistique marocain :

« Beaucoup de jeunes issus de l’immigration trouvent dans le sport un moyen d’expression. »

Effectivement, les rings deviennent des scènes de reconnaissance, de respect et de réussite.

Une identité forte, une loyauté assumée

Amira Tahri, quintuple championne du monde junior, a choisi de représenter le Maroc.
Elle est née à Rotterdam, mais son cœur est resté attaché à ses racines.

Comme elle, Ilias Ennahachi, né à Utrecht, résume cet attachement :

« Nous n’abandonnons jamais. »

Ces athlètes partagent une force mentale héritée des luttes de leurs parents, une combativité presque génétique.

Des parcours inspirants

Mohamed Rabii, issu d’un quartier populaire, a décroché une médaille de bronze aux JO de Rio.
Aujourd’hui, il est professionnel et a changé le destin de sa famille.

Autre exemple : Widad Bertal, née à Sidi Moumen, sacrée championne du monde 2025 à Niš.
Son triomphe a même reçu un message royal. Un symbole fort.

Le manque de moyens freine la progression locale

Malgré ces exploits, les clubs marocains souffrent.
Équipements vétustes, entraîneurs bénévoles, circuits professionnels quasi inexistants.
Le contraste avec l’étranger est saisissant.

Pour répondre à ce défi, Khalid El Quandili, aujourd’hui vice-président de la fédération, a lancé une initiative :
la création d’une « 13e ligue » dédiée aux Marocains Résidant à l’Étranger (MRE).
Une compétition parallèle au championnat national, qui alimente l’équipe nationale.

Femmes combattantes : une nouvelle force

Les femmes prennent aussi leur place sur les rings.
Rizlen Zouak, Asmae Niang, Khadija El Mardi et Widad Bertal en sont les figures de proue.

Derrière elles, une relève se prépare : Amira Tahri, Chaimae El-Hayti, Yasmine Moutaki.
Grâce à elles, les compétitions féminines se multiplient, les mentalités évoluent.

Et maintenant ?

Lorsque les idoles actuelles se retireront, il faudra assurer la relève.
Cela implique de :

  • Professionnaliser les clubs
  • Former davantage d’entraîneurs
  • Soutenir les femmes
  • Investir dans les infrastructures
  • Renforcer les liens avec la diaspora

Le défi est immense, certes. Mais la volonté est bien présente.

Car dans chaque salle obscure, un jeune Marocain frappe un sac de sable, rêvant de devenir le prochain Rabii ou la future Bertal.
Ce punch-là ne s’apprend pas. Il vient du cœur. Et il bat pour tout un peuple.

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