
Aquaculture: La Tunisie est capable de doubler sa production d’ici les deux prochaines années
« La Tunisie est capable de doubler sa production aquacole d’ici les deux prochaines années, si elle parvient à lever les obstacles entravant le développement de ce secteur », a souligné, jeudi, à Tunis, le président de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP), Nourredine Ben Ayed.Dans une déclaration aux médias, en marge d’une conférence nationale organisée par l’UTAP sur le thème « Etat des lieux et perspectives de l’aquaculture en Tunisie », Ben Ayed a mis l’accent sur l’importance d’accorder l’intérêt à ce secteur « stratégique » en butte à plusieurs difficultés dont la principale est la hausse du coût de production.
Selon lui, l’objectif de cette rencontre et débattre avec les professionnels du secteur des moyens à même de développer la production de cette filière, estimée à 26 mille tonnes en 2021, ce qui permettra de renforcer la sécurité alimentaire en Tunisie.
Pour Naoufel Romdhane, sous-directeur de l’aquaculture à la direction générale de la pêche relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, l’investissement dans cette filière halieutique reste « lourd » en Tunisie, ce qui n’est pas sans impact sur la rentabilité du secteur. Il a, dans ce contexte, évoqué l’exemple de la pisciculture, une filière qui représente près de 90% de la production totale des activités aquacoles, sauf qu’elle dépend fortement des importations d’intrants.D’après lui, les intrants qui se caractérisent par les alevins et les aliments aquacoles représentent plus de 90% du coût de production.
Pour faire face à la hausse de ces coûts, le ministère a mis en place une stratégie visant à assurer la pérennité de la filière aquacole à l’horizon 2030.Romdhane a fait savoir que cette stratégie prévoit d’octroyer des avantages financiers et fiscaux, aux unités de production d’aliments aquacoles, lesquelles dépendent des importations de matières premières.Selon lui, cette stratégie vise à améliorer la gouvernance de cette filière et réviser le cadre réglementaire, de manière à ce qu’il soit en adéquation avec les évolutions avec le secteur.La mise en œuvre de cette stratégie permettrait d’atteindre une capacité de production de 56 mille tonnes par an.