Maghrébins du Monde

Tunisie-Pour l’Organisation de Défense du Consommateur, la hausse des prix du mouton est due à « un tsunami d’intermédiaires »

"Seulement 30% du prix du mouton revient à l’agriculteur, tout le reste va dans la poche des intermédiaires” a déploré Slim Saâdallah, président de l'ODC

Le président de l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC) Slim Sâdallah, a déploré, lundi, le prix jugé trop cher des moutons vendus à l’occasion de l’Aïd El Idha, qui aura lieu le dimanche 11 août prochain.

“On voit des prix inimaginables ces derniers jours. Ils doivent savoir qu’avec ces prix là, les Tunisiens n’achèteront pas” a-t-il fustigé rappelant que les prix sont compris entre 450 et 500 dinars et arrivent à 1250 dinars: “Les prix moyens proposés sont compris entre 750-780 dinars, ce qui est excessivement cher”.

Pour lui, ceux qui ont les moyens doivent se rendre “aux points de vente du producteur au consommateur où les prix sont encadrés à 12 dinars et 12,5 dinars le kilo, ce qui reste aussi très très cher pour une certaine catégorie de citoyens” conseille-t-il.

Interrogé sur les causes de ces prix jugés “chers”, Slim Saâdallah, l’explique “par la prolifération d’intermédiaires. Nous vivons depuis 2011 un tsunami d’intermédiaires” avance-t-il indiquant que “seulement 30% du prix du mouton revient à l’agriculteur, tout le reste va dans la poche des intermédiaires”.

Bien que des opérations de contrôle existent, cela reste insuffisant estime le président de l’ODC appelant le citoyen à jouer ce rôle: “Aujourd’hui, c’est au citoyen de jouer ce rôle de contrôleur. Quand on met des points de vente du producteur au consommateur, il faut y aller pour ne pas favoriser ces intermédiaires”.

Selon lui dans tous les cas de figure, il sera impossible cette année d’écouler l’ensemble des moutons destinés à la vente: “Nous avons entre 1.300.000 et 1.400.000 de têtes d’ovin sur le marché. Or dans le meilleur des cas, avec un pouvoir d’achat optimum, on ne consomme que 900-950.000. Nous avons donc un excédent de la production. Nous sommes donc supposés acheter à des prix bas. Peut-être que l’on observera une baisse des prix dans les derniers jours” analyse-t-il.

Pour Saâdallah, “il y a une grande partie des citoyens qui boycottent aujourd’hui l’achat de mouton pour l’Aïd (…) Les Tunisiens ont d’autres priorités: il y a la rentrée scolaire qui arrive. Il y a aussi la facture d’électricité de l’été, qui va être salée, à cause des fortes chaleurs depuis le mois de mai” jugeant cette année particulièrement difficile pour les consommateurs tunisiens puisque le “pic de consommation a débuté depuis la semaine précédant Ramadan et se poursuivra jusqu’à la rentrée scolaire”, soit une longue période de 5 mois, où les dépenses s’enchainent.

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