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Tunisie-Élection présidentielle: Pour Néji Jalloul, il faut redonner un rôle économique à l’armée

Le candidat a présenté les principaux axes de son programme...

L’ancien ministre de l’Education, ancien secrétaire général de Nidaa Tounes et président de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques, Néji Jalloul a présenté, mercredi, les grandes lignes de son programme électoral sur les ondes de Mosaïque Fm.

Le pouvoir n’est pas une fin en soi

Le candidat à l’élection présidentielle anticipée a affirmé qu’il ne se présentait pas pour avoir le pouvoir: “J’aime la politique. Que je sois au pouvoir ou en dehors ne change pas grand chose pour moi parce que dans tous les cas de figures, je serai sur la scène politique” explique-t-il avant de poursuivre: “Pourquoi est-ce que quelqu’un veut arriver au pouvoir? Soit parce qu’il veut rester l’ami de tout le monde et essaye de contenter tout le monde, soit parce qu’il porte un projet politique qu’il défend (…) Le pouvoir en tant que tel ne m’intéresse pas, mais le pouvoir sur la base d’un projet politique m’intéresse”. 

La souveraineté nationale, sa priorité

La restauration de la souveraineté nationale est la priorité du candidat: “Le président est le symbole de la souveraineté nationale, il la renforce, la consolide” dit-il expliquant que “ce pays a vu sa souveraineté touchée à de nombreuses reprises, que ce soit à travers la question de la dette ou des interventions étrangères dans certains domaines”.

″Si je suis candidat, c’est pour appliquer les promesses que nous avons faites aux Tunisiens lors de la campagne électorale de Béji Caid Essebsi en 2014 et qui n’ont pas été réalisées (…) et terminer celles qu’il a commencé” a-t-il poursuivi.

Une nouvelle politique étrangère

Pour Néji Jalloul, “la Tunisie est en train de vivre, un peu ce qui s’est passé après la conférence de Yalta, sauf qu’aujourd’hui le monde a changé”.

“Au niveau géostratégique (…) il y a trois grandes puissances: La Russie, les Etats-Unis et la Chine. Or pourquoi il existe des tensions mondiales? Pour trois choses: L’énergie -comme vous le savez le pétrole finira en 2040-, les matières premières disponibles en Afrique et le commerce international” analyse-t-il.

“Je promet de sortir vers une politique étrangère autre que celle issue de la Conférence de Yalta, à savoir l’ouverture économique vers les pays du BRICS (NDLR: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et sortir ainsi des axes traditionnels. C’est pourquoi j’estime qu’il faut aujourd’hui un changement complet dans la politique étrangère tunisienne” déclare-t-il sans donner plus de détails sur les moyens qui seront mis en oeuvres.

“Mon projet, c’est l’Afrique”

Pour Néji Jalloul, l’Afrique est au coeur de son projet: “Moi, mon projet c’est l’Afrique” affirme-t-il.

“L’Afrique, c’est 2 milliards d’habitants avec une classe moyenne, consommatrice, de 500 millions d’habitants. Tout le monde parle de diplomatie économique tournée vers l’Afrique mais personne n’a de projet” soutient le candidat se disant porteur d’un projet:  “Mon projet est de consolider les relations bilatérales avec les pays africains. Le président de la République tunisienne doit consolider sa présence sur le continent, sortir de son territoire. Il faut aussi une plus grande présence d’ambassades africaines en Tunisie et tunisiennes en Afrique”.

Cependant, il estime que pour que la Tunisie puisse jouer un rôle majeur sur le contient il faut qu’elle se dote d’une grande banque d’Etat, d’un nouveau système d’assurance et qu’elle multiplie les lignes aériennes et maritimes vers l’Afrique.

Sécurité et défense

Interrogé sur son programme sécuritaire, le candidat affirme que son principal souci, c’est “le terrorisme quotidien: les braquages, les violences, le viol. C’est ce terrorisme là que vivent quotidiennement les citoyens tunisiens”.

Pour y faire face, il promet notamment d’augmenter le budget destiné aux institutions sécuritaires.

En matière de Défense, Néji Jalloul estime que l’armée joue parfaitement son rôle. “Il faut cependant que l’armée joue un rôle plus grand dans la lutte contre la contrebande et ait également un rôle économique”.

“Nous avons un grand problème dans la formation professionnelle (…) L’armée peut jouer un rôle dans cette formation (…) L’armée faisait cela avant. Elle peut devenir une institution économique (…) Cela la modernisera”.

Pour un changement du régime politique

Pour Néji Jalloul, “même ceux qui ont rédigé la constitution sont pour un changement du régime politique” dit-il affirmant que la Tunisie doit aller vers un “régime présidentiel modéré ou semi-présidentiel”.

“Il n’est pas normal qu’un président de la République élu directement par le peuple ait des prérogatives limitées alors que le chef du gouvernement qui est nommé et parfois même pas membre du parti vainqueur des élections ait des pouvoirs plus étendus” reproche Jalloul expliquant que cela sera sa première initiative législative.

L’égalité dans l’héritage et la dépénalisation de l’homosexualité sont “de faux problèmes”

Le candidat à l’élection présidentielle estime que les questions de la dépénalisation de l’homosexualité et de l’égalité d’héritage sont “de faux problèmes”.

“Ce qui me différencie de l’Islam politique, c’est que les frères musulmans veulent le pouvoir pour changer la société alors que pour moi dans une démocratie, il est insensé de changer la société à travers le pouvoir” explique-t-il demandant le recours à un referendum, laissant le soin aux tunisiens de choisir.

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