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Royaume-Uni : le gouvernement britannique réduit l’hébergement en hôtels des demandeurs d’asile

Londres a annoncé mardi vouloir réduire l’hébergement en hôtels des demandeurs d’asile. Le gouvernement britannique assure avoir enregistré une légère baisse des arrivées depuis le début de l’année. En conséquence, une cinquantaine d’hôtels devraient être progressivement démobilisés.

La baisse des arrivées de migrants au Royaume-Uni va-t-elle permettre au gouvernement britannique de réduire l’hébergement en hôtel ? C’est en tout cas ce qu’il espère. Londres a annoncé mardi 24 octobre son intention de réduire le nombre de demandeurs d’asile hébergés en hôtels.

Le secrétaire d’État à l’Immigration Robert Jenrick a indiqué qu’une cinquantaine d’hôtels parmi ceux rémunérés par les autorités pour héberger des migrants allaient progressivement pouvoir être démobilisés grâce à la baisse des arrivées depuis le début de l’année 2023.

Selon les chiffres officiels, 26 501 personnes sont arrivées depuis le début de l’année au Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petites embarcations, soit « un cinquième de moins que sur la même période de 2022 », a-t-il souligné devant le Parlement.

En 2022, année record, 45 000 personnes avaient réussi la traversée, malgré les périls encourus, engorgeant un peu plus un système d’asile déjà dépassé. Le Premier ministre Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration illégale une de ses priorités depuis son arrivée à Downing Street il y a un an. Il a adopté une politique très dure sur ce sujet qui était au cœur du Brexit et auquel est très sensible l’électorat conservateur.

Démobilisation « d’ici la fin de l’année »

Robert Jenrick a assuré que le processus de démobilisation des hôtels « sera achevé d’ici la fin janvier, avec d’autres qui suivront peu après ».

Selon lui, l’hébergement dans des hôtels devrait coûter 8 millions de livres (9,1 millions d’euros) par jour au contribuable cette année, un montant souvent mis en avant par le gouvernement pour justifier sa politique.

Le secrétaire d’État a brandi plusieurs mesures mises en place comme « l’augmentation du nombre de personnes partageant des chambres », la mobilisation controversée d’une barge dans le port de Portland, qui a accueilli cette semaine ses 50 premiers migrants et doit à terme en héberger 500, ou les efforts pour mettre à contribution d’anciens sites militaires, même si cette mesure suscite l’opposition de plusieurs localités concernées.

Le gouvernement a aussi conclu cette année un nouvel accord avec Paris, à qui Londres verse une contribution financière afin de renforcer les contrôles côté français.

Des tentatives de traversées qui se déplacent

Londres a également durci sa législation en interdisant aux migrants parvenus illégalement sur le sol britannique d’y demander l’asile, et prévoit d’expulser les migrants vers leurs pays ou des pays tiers comme le Rwanda, un projet bloqué en l’état par la justice.

Malgré ces mesures, les tentatives de traversée de la Manche son encore nombreuses. Lundi, plus de 150 personnes ont été secourues au large du littoral français alors qu’elles tentaient de rejoindre le Royaume-Uni. Le lundi précédent, 150 migrants avaient été secourus au large de la côte d’Opale.

Début octobre, plusieurs embarcations avaient été interceptées au large de la Somme. En 2021, pour la première fois, une embarcation avait fait naufrage et avait été secourue au large des plages de Quend. Un événement resté très rare. Mais plus pour longtemps : la pression exercée par les forces de l’ordre pousse en effet les exilés à chercher d’autres voies de passage, notamment dans la Somme.

« Ce n’est pas le plus près, évidemment », a reconnu Marc Véran, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. « C’est plus difficile d’atteindre la Grande-Bretagne. Les migrants essayent donc de monter dans des ferrys », à bord de camions depuis des villes comme Dieppe ou Ouistreham.

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