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Plus de 100 migrants interceptés au large du Sénégal

La marine sénégalaise a annoncé avoir stoppé mercredi le départ d'une embarcation de 118 personnes qui tentaient la traversée de l'Atlantique pour rejoindre l'archipel espagnol des Canaries. Depuis le 23 août, les opérations de ce type se multiplient : Dakar a annoncé avoir intercepté plus de 1 000 exilés. Tous tentent de fuir un pays miné par l'inflation et la raréfaction des poissons en mer.

La Marine sénégalaise a stoppé mercredi 6 septembre le voyage de 118 migrants au large des côtes du pays, a indiqué la direction de l’information des forces armées. C’est la dernière interception en date d’une longue série de départs de pirogues vers l’Europe.

Un patrouilleur a intercepté les 118 personnes au large de Saint-Louis (nord). Les rescapés devaient être acheminés mercredi en début de soirée à Dakar. Ce genre d’opérations est désormais courante pour les autorités. Depuis le 23 août, la Marine nationale a déclaré sur les réseaux sociaux avoir intercepté plus de 1 000 candidats au départ en deux semaines.

Cette fois-ci, les 118 migrants ont tous été secourus sains et saufs. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le 14 août, une autre pirogue a été retrouvée à la dérive à 277 km de l’île de Sal, près du Cap-Vert, dans l’océan Atlantique.

Partie le 10 juillet de Fass Boye, au Sénégal, avec 101 personnes à son bord, l’embarcation avait pour destination finale l’archipel espagnol des Canaries, situé à 1 700 km des côtes sénégalaises. Mais elle s’est perdue en route. Plus de la moitié des occupants ont péri.

Les côtes marocaines davantage surveillées

Cet été, les tentatives de traversée dans l’Atlantique depuis le Sénégal ont connu un regain d’intérêt. Mais sur cette longue route en plein océan, les courants forts font souvent chavirer les pirogues. Le 12 juillet, au moins huit personnes sont mortes au large de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Et plus tôt ce mois-là, au moins 300 migrants répartis dans trois embarcations, parties de la petite ville de Kafountine, ont disparu sur la route des Canaries.

 

Les départs en mer partent aussi des côtes marocaines, plus proches des Canaries mais davantage surveillées par les garde-côtes du royaume chérifien. Les Sénégalais qui tentent la route des Canaries voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur inadaptés à de telles traversées et fournis par des passeurs peu scrupuleux.

Aucune ONG de sauvetage n’est présente au large des côtes africaines en Atlantique. Au cours du premier semestre de 2023, 778 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre les Canaries d’après l’association Caminando Fronteras. Le désir de partir reste très fort pour les Sénégalais dont le pays est miné par une crise économique et la raréfaction des ressources halieutiques.

Pour empêcher ses ressortissants de quitter le pays, le gouvernement sénégalais a présenté fin juillet un plan de lutte contre l’émigration irrégulière. Celui-ci, d’une durée de 10 ans, doit passer notamment par un renforcement de l’accès à l’éducation et à la formation, un soutien à l’entrepreneuriat pour la création d’emplois, mais aussi par une meilleure gestion des frontières. Baptisé Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI), il prévoit, dans le détail, des mesures de gestion des frontières, de répression contre les convoyeurs, ainsi qu’une assistance au retour et à la réinsertion des migrants. Il n’a, pour l’heure, pas porté ses fruits.

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