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Morad, un « garçon de la rue » devenu star du rap en Espagne

Morad, 22 ans, a réussi à trouver sa voie dans la musique urbaine espagnole. Il est aujourd’hui le premier artiste espagnol d’origine marocaine à connaître le succès. Ses chansons sont écoutées, aussi bien dans les quartiers populaires que huppés. Mais son passé d’enfant de la rue lui colle à la peau.

Ce « garçon de la rue », s’est forgé une identité artistique. Il porte habituellement une casquette et un sac à main croisé à l’épaule, mais ce qui ne manque jamais, c’est le survêtement. Il a aussi fait de l’acronyme MDLR, entendez Mec de la rue, sa marque déposée. Sa notoriété a dépassé les frontières espagnoles. Le jeune artiste d’origine marocaine compte des fans un peu partout en Europe : en France, au Portugal, en Italie ou en Angleterre. Il prépare pour l’année prochaine une tournée européenne, fait savoir El Pais.

Pour ses admirateurs, Morad est un exemple de réussite du garçon de la rue de La Florida qui, grâce à son talent et son travail, a surmonté bien d’épreuves pour réaliser son rêve. Pour ses détracteurs, il est un délinquant qui profite de sa renommée pour dicter sa loi dans un quartier transformé en lieu de pèlerinage et de tournage en plein air.

Morad a sorti son premier single intitulé « Lo que quiera » en janvier 2019, lequel a enregistré 11,5 millions de vues sur YouTube. L’artiste d’origine marocaine raconte dans ses chansons les difficultés de la vie à l’étranger, le trafic de drogue, les violences policières, le racisme institutionnel, etc. « La police pense que je suis contre elle, mais non. Je suis contre les brebis galeuses de la police. Je chante ce que mes amis et moi avons vécu. En Espagne, la musique est libre », a expliqué Morad dans une interview accordée à une radio locale. Le jeune rappeur a déjà écrit 65 chansons (pratiquement une par mois), avec une méthode assez particulière. « Quand il est inspiré, il va au studio, choisit le son, écrit les paroles sur le bloc-notes du mobile et enregistre », raconte son manager.
« La vérité est que les enfants ont peu d’opportunités ici. Pour beaucoup, Morad est leur héros et ils l’imitent parce qu’ils voient que la musique peut être une source de revenus », a déclaré Lluís Esteve, coordonnateur du plan global de la mairie de L’Hospitalet. L’artiste d’origine marocaine a rendu célèbres, involontairement, les enfants du quartier qui apparaissent dans ses vidéos. Lors de son dernier concert au Stade olympique de Barcelone (2 000 billets vendus), il a fait monter les enfants sur scène.
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