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Italie : un réseau de passeurs vers la France démantelé

Un réseau d'au moins 17 personnes, principalement originaires d'Afrique subsaharienne, a été démantelé par la police italienne, comme elle l'a annoncé mercredi. Ce groupe aurait permis à plusieurs centaines de personnes d'immigrer illégalement, en France notamment.

Ils auraient fait passer « des centaines de personnes » de l’Afrique à l’Europe, et surtout en France. Un réseau de passeurs a été démantelé en Italie ce mercredi 26 avril, a annoncé la police italienne selon l’AFP.

Quelque 17 personnes, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest et résidant en Italie, ont été interpellées dans le cadre de l’enquête, mais huit autres mandats d’arrêt contre des citoyens ivoiriens et guinéens n’ont pu être exécutés. « La police (…) a arrêté 11 citoyens de la Côte d’Ivoire, un du Mali, quatre de Guinée et un du Burkina Faso (…) soupçonnés d’association de malfaiteurs visant à favoriser l’immigration clandestine », précise un communiqué de la police.

Entre 200 et 1 200 euros pour les passages

D’après les premiers éléments de l’enquête, les passeurs faisaient traverser les migrants d’Italie vers la France, principalement en train ou en voiture, plus rarement par la montagne. Plusieurs passages terrestres se situent en effet du côté de Briançon, dans les alpes franco-italiennes.

Pour effectuer le voyage depuis l’Afrique, le réseau faisait payer entre 200 et 1 200 euros ses clients, hommes, femmes ou nouveau-nés. Ces hommes sont aussi soupçonnés d’avoir marchandé des relations sexuelles avec les femmes pour payer le passage, ce qui démontre « l’extrême vulnérabilité des migrants de sexe féminin », a dénoncé la police italienne. Les femmes migrantes sont fréquemment victimes d’agressions sexuelles, et de viols sur la route migratoire, notamment en Libye où l’ONU a récemment alerté sur l’esclavage sexuel pratiqué dans de nombreuses prisons.

Des coups de filets médiatisés mais peu efficaces

Cette opération de la police intervient dans un contexte tendu en Italie, alors que le gouvernement a déclaré le 11 avril l’état d’urgence pour une durée de six mois face à la forte hausse d’arrivées de migrants par la mer.

Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, quelque 31 000 personnes ont débarqué à Lampedusa depuis le début de l’année, contre environ 8 000 à la même période lors des deux années précédentes.

Bien que médiatisés, les coups de filets contre les passeurs restent peu efficaces en comparaison au nombre de passages illégaux en Europe, et notamment en France.

En 2022, près de 330 000 passages illégaux ont été enregistrés en Europe, selon l’agence européenne de contrôle aux frontières (Frontex), soit 64% de plus qu’en 2021. Un niveau jamais atteint depuis 2016. Rien qu’à Oulx, point de passage entre l’Italie et la France dans les Alpes, le refuge « Fraternita Massi » a enregistré 15 000 passages de migrants dans ses murs en 2022.

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