Maghrébins du Monde

Bombardier lance un appel d’offres pour sous-traiter son usine marocaine

De grands noms du secteur de l’aéronautique auraient été contactés, selon Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce.

DEMENTI – “Bombardier ne quitte pas le Maroc, Bombardier cède ses activités à des sous-traitants de Bombardier qui vont faire des pièces Bombardier dans des usines Bombardier”, a tenté de rassurer le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy, lors d’une conférence de presse ce lundi à Casablanca. Le géant de l’aéronautique ne cessera pas ses activités dans le royaume et fera ainsi appel à des sous-traitants qui travailleront pour le groupe. Un appel d’offre est en cours et le nom du repreneur devrait être révélé dans moins de trois semaines, précise le ministre.

La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe dans le monde de l’industrie et des affaires. Depuis l’annonce de la cession des actifs de Bombardier au Maroc et à Belfast (Irlande du Nord), plusieurs rumeurs circulent quant à un éminent départ du constructeur canadien qui emploie près de 400 personnes dans son usine marocaine. Si l’entreprise rencontre quelques difficultés depuis plusieurs années, son activité au Maroc reste la plus intéressante. “Bombardier cherche à se recentrer sur son activité principale, à savoir l’aviation d’affaires”, détaille MHE, comme ce fut le cas pour les leaders de l’aéronautique Airbus et Boeing, qui ont depuis, également, fait appel à des sous-traitants. “La plateforme Maroc est la plus compétitive que Bombardier a dans son patrimoine. L’objectif est de développer cette plateforme”, indique-t-il.

De grands noms du secteur évoqués

Un appel d’offres regroupant l’usine marocaine et nord-irlandaise a été lancé pour reprendre ces unités qui comptent respectivement 400 et 3.500 employés. Pour l’heure, une liste de groupe internationaux a été effectuée, dans laquelle figurent de grands noms du secteur, a dévoilé le ministre. “Des groupes de tout premier plan dont Airbus, l’Américain Spirit, le Britannique JKN, a-t-il poursuivi. Des potentiels sous-traitants qui sont bien plus importants que Bombardier (…) Ce sont des gros qui ont l’intention d’acheter”.

Moulay Hafid Elalamy va plus loin dans les confidences et affirme que les contacts avec les groupes énumérés ont déjà été pris et que le projet est en cours d’avancement. “Cela prendra trois semaines, on saura qui est candidat”, assure-t-il, ajoutant qu’il s’est rendu récemment au Canada pour une visite de travail durant laquelle il s’est entretenu avec les présidents du groupe.

“Nous avons convenu d’un troisième développement dont je ne peux pas parler aujourd’hui, mais ça ne saurait tarder, le cahier de charges sera bientôt public. Tous les projets là y figurent, donc désolé pour ceux qui veulent garder la confidentialité (au sujet du cahier de charges, ndlr), les informations vont devenir publiques, ça va se concrétiser dans quelques jours”, a déclaré le ministre qui n’est pas soumis à la confidentialité totale, contrairement à Stephen Orr, Vice- président de Bombardier Maroc. Ce dernier, présent à la conférence, ne s’est pas exprimé car il est sous la contrainte d’un NDA (Accord de non-divulgation) l’empêchant de communiquer publiquement.

Le Maroc grand gagnant du deal

De cette mystérieuse opération évoquée, le Maroc sortirait grand gagnant selon les dires du ministre. “Un gros projet a été signé entre Belfast et le Maroc et il sera réalisé, il concerne les parties qui recouvrent les réacteurs. C’est un vrai beau projet remporté, mais d’autres discussions sont en cours”, a-t-il ajouté, évasif quand aux détails du deal. Se voulant rassurant, il ajoute que les présidents lui ont affirmé être “hyper contents du Maroc”, “très heureux des relations avec le royaume” et que la compétitivité marocaine est “fabuleuse”.

D’autre part, pour Hamid Benbrahim El-Andaloussi, président du GIMAS (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales), peu importe à qui Bombardier fera appel pour sa sous-traitance, cela reste une chance pour le Maroc, que l’entreprise fasse venir Spirit ou JKN, “des acteurs majeurs dans le composite, c’est une double chance, à la fois pour Bombardier et pour le Maroc”.

Le géant canadien avait annoncé, le 2 mai, son intention de “consolider tous les actifs aéronautiques (avions d’affaires et avions commerciaux, ndlr) dans une seule structure simplifiée et pleinement intégrée”, Bombardier Aviation, le leader mondial sur le marché des avions d’affaires, entraînant ainsi la fermeture de ses deux unités d’aérostructure à Casablanca et Belfast.

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