Maghrébins du Monde

Bensalah avance « les présidentielles dans les délais » comme « unique solution à la crise »

Tout comme Gaid Salah cela fait quelques jours, le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah présente les ”élections présidentielles dans les délais” comme “unique solution à la crise”. Dans un discours adressé à la Nation ce dimanche 05 mai 2019, il a prôné le “dialogue intelligent et constructif” entre les Algériens et les institutions de l’Etat, réitérant sa détermination de poursuivre sa mission jusqu’à l’élection d’un nouveau “président légitime”.
Il a salué les efforts de l’armée ”à conserver le cadre constitutionnel de l’Etat et de garantir la sécurité et la stabilité de l’Etat, et sa détermination à faire preuve contre les menaces extérieures”
A l’instar de son dernier discours, après sa désignation au poste de chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah a rendu hommage au peuple algérien. Il a salué son “pacifisme”, sa “maturité politique”, son “esprit d’initiative” et “sa détermination pour un avenir meilleur”.
Il a estimé que ces marches constituent une “nouvelle réalité dans l’exercice de la démocratie”, évoquant des “horizons prometteurs ouverts” suite à un “saut spectaculaire pour la démocratie, le développement et l’épanouissement”.
Estimant que le processus du changement, “qui fait consensus”, “se concrétise de jour en jour”, il a évoqué la lutte contre la corruption et la dilapidation de deniers publics, des “pratiques dont l’économie nationale doit se débarrasser”.

Bensalah prône le “dialogue intelligent”

Abdelkader Bensalah a insisté dans son discours sur la stabilité de l’Algérie, “une affaire de tous” et les menaces, “extérieures avec des extensions intérieures” qui “guettent l’Algérie”.
Il a appelé les Algériens à faire preuve de vigilance et ”à être prêt à affronter les mauvaises intentions”.
Il a enchaîné avec un appel au respect des institutions, “une priorité qui concerne tout le monde, quelles que soient les conditions”. Il a pointé du doigt, dans le même sillage, ceux qui “veulent porter atteinte” à ces institutions.
Abdelkader Bensalah a prôné le “dialogue intelligent et constructif, permettant d’organiser des élections dans les délais, comme unique solution pour sortir de la crise”.
Il a rajouté, comme Gaid Salah lors de ces précédents discours, que “le président élu aura la légitimité et les prérogatives de mener les revendications populaires du peuple”.
“L’organisation et la surveillance de ces élections jusqu’au derniers instants doivent être au coeur de ce dialogue et faire l’objet d’un consensus”, a-t-il estimé, affirmant, encore une fois, que l’état est prêt à donner la parole au peuple pour désigner par lui-même le nouveau système”.
Le chef de l’Etat par intérim a averti contre le “vide constitutionnel”, promettant que le rôle de l’Etat “est d’accompagner le peuple pour réaliser ce qu’il veut”.
Il a, une fois de plus, promis de “doubler ses efforts avec conscience et responsabilité”, estimant que les “Algériens et les Algériennes sont capables de régler leur problème à travers le dialogue”.

Discours intégral:

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Le peuple algérien célèbre, à l’instar de la Oumma islamique, l’avènement du mois sacré de Ramadhan, mois du Coran, du jeûne et des prières, un mois qui constitue une halte spirituelle à laquelle aspirent nos âmes et nos cœurs pour renouveler le serment de la foi et nous réconcilier avec nous-mêmes à travers la récitation et la lecture du Saint Coran, inspirés en cela par les paroles d’Allah : ” شهرُ رمضان الذي أنزلَ فيه القرآن هُدى للناسِ وبيِّناتٍ من الهدى والفرقان” C’est assurément, en ce mois de vertu, qui voit les croyants se départir des désirs éphémères pour hisser leurs âmes au rang sublime de la spiritualité, attachés en cela aux valeurs du travail, de la patience et de l’adoration, des valeurs inhérents à notre vaillant peuple imbu de ses nobles principes moraux, qui ne cessent de s’illustrer par de sublimes images de solidarité, d’entraide et de Rahma.

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Ce mois sacré de Ramadhan intervient à un moment où notre pays vit des circonstances particulières, qui ont vu le peuple algérien accéder à la tribune de l’histoire, en reprenant l’initiative et en affichant sa détermination à construire l’avenir meilleur auquel aspire toutes les composantes de notre société. Il s’agit d’une étape qualitativement nouvelle, qui se déroule dans le calme et de façon pacifique, une étape durant laquelle notre peuple a fait montre d’un haut niveau de conscience et de maturité, manifestant ses revendications et ambitions légitimes à travers un comportement civilisé, qui a forcé l’admiration du monde entier.

Notre vaillant peuple a pris collectivement la parole pour dire, haut et fort, son aspiration au changement, reflétant une nouvelle réalité de la pratique démocratique dans notre pays et ouvrant, dans le même temps, des perspectives prometteuses pour la réalisation d’un sursaut qualitatif vers la démocratie, le développement et la prospérité. La voix du peuple a été entendue. Elle a trouvé en l’État réactivité positive, promptitude et compréhension à l’égard des revendications, aspirations et attentes de notre population. Le processus de changement connaît, au quotidien, des avancées incontestables. Les objectifs de ce processus font l’objet d’un très large consensus au sein de toutes les sphères de la société et des Institutions. Ces dernières sont particulièrement attentives à ce mouvement et œuvrent à accompagner notre peuple dans cette phase cruciale de son évolution.

Au cœur des revendications populaires, la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics, a ainsi connu une accélération qui laisse entrevoir une prise en main déterminée par la Justice des dossiers qui ont défrayé la chronique, mais aussi et surtout une action méthodique, inscrite dans la durée et induisant un impact salutaire sur l’économie nationale, débarrassée de l’impact néfaste des pratiques qui ont profondément gangréné son fonctionnement.

Il va sans dire, cependant, que l’intérêt suprême du pays, impose la préservation de l’État, le respect des Institutions, ainsi que la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité du pays et ce quelles que soient les circonstances. Cette responsabilité incombe, en premier chef aux Institutions de l’État, mais elle est aussi la responsabilité de tous. Car les menaces auxquelles fait face notre pays, ne sont pas une vue de l’esprit. Elles sont multiformes, d’origine exogène mais avec des relais internes, elles sont pernicieuses et de plus en plus sophistiquées. L’affaiblissement et la déstabilisation de l’Algérie constitue, pour certaines parties, une option stratégique. Nier cette réalité ou tenter d’en minimiser la dangerosité, serait au mieux faire preuve de naïveté et au pire de complicité.

C’est pourquoi, notre peuple est appelé aujourd’hui à faire preuve de la plus grande vigilance et ses enfants loyaux sont tenus d’être conscients des dangers et de demeurer, plus que jamais, sur leur garde, pour faire barrage aux intentions malveillantes et aux agissements hostiles de ces parties, qui cherchent à semer les graines de la discorde et à porter atteinte aux institutions de l’État et à la crédibilité des efforts qu’elles déploient pour parvenir à une sortie de crise par le dialogue et la concertation, seule voie garantissant une sortie de crise pacifique. Un dialogue intelligent, constructif, de bonne foi, reste en effet, l’unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l’organisation, dans les délais convenus, de l’élection présidentielle, seule à même de permettre au pays de sortir définitivement et durablement de l’instabilité politique et institutionnelle.

Un président de la République issu d’une élection incontestable, aura, en effet, toute la légitimité nécessaire et toutes les prérogatives requises pour concrétiser l’aspiration profonde au changement et satisfaire l’ensemble des revendications populaires légitimes. Faire prévaloir cette démarche rationnelle et de bon sens, c’est faire prévaloir l’intérêt supérieur de la Nation, qui est le dénominateur commun entre toutes les parties, sur les intérêts personnels et partisans étroits. Il va sans dire que les modalités d’organisation, de contrôle et de supervision de ces élections dans toutes les phases de préparation, déroulement et de dénouement, doivent être au cœur de ce dialogue et faire l’objet d’un large consensus.

L’État est déterminé à donner la parole au peuple pour qu’il choisisse en toute souveraineté, liberté et transparence, celui à qui il souhaite confier le mandat de mettre en place un nouveau système de gouvernance, de même qu’il est déterminé à réaliser la rupture, à procéder au changement graduel voulu par notre peuple, jusqu’à la concrétisation de ses revendications légitimes, assurant ainsi une transmission souple des rênes du pouvoir et de la gestion des affaires publiques. Dans cette optique, je lance un appel à tous les acteurs nationaux, à l’ensemble des composantes de la classe politique, aux mouvances qui structurent la société civile et à tous ceux qui sont considérés comme exprimant les sentiments d’une frange de la société, ou de ses élites, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, notamment les jeunes et les femmes, de se mobiliser pour la réalisation de cet objectif stratégique national, seul à même de mener notre pays vers des lendemains sûrs et prospères pour notre peuple et seul à même de lui permettre de déjouer les dangers et les desseins hostiles visant à le conduire vers le vide constitutionnel et l’absence d’État et à l’entrainer ainsi dans la spirale de l’anarchie et la déstabilisation.

A cet effet, je tiens à saluer les efforts consentis par notre Armée Nationale Populaire vaillante, digne héritière de la glorieuse l’Armée de Libération Nationale, pour préserver la conception constitutionnelle de l’État, assurer sa continuité et garantir la sécurité et la stabilité du pays. Un vibrant hommage à son Commandement pour la lucidité de son engagement aux côtés de notre peuple, dans cette phase cruciale de son histoire et sa détermination à faire face aux agissements hostiles à la patrie, à son intégrité territoriale ainsi qu’aux tentatives visant à porter atteinte à la sécurité nationale du pays et à mettre en danger son unité nationale. Pour ma part, qui fait partie de ceux que la force des évènements a amené à jouer un rôle dans cet épisode de l’histoire glorieuse de notre pays.

Je m’engage, une nouvelle fois, à déployer tous les efforts, en toute conscience et responsabilité, partant de ma profonde conviction que les algériennes et les algériens sont capables de régler leurs problèmes par le dialogue et la concertation et que ce grand peuple, qui a réalisé des miracles par le passé, est capable, aujourd’hui de surmonter ses difficultés et de construire l’avenir meilleur auquel il aspire, qu’il mérite et qui est à sa portée. Notre peuple est aujourd’hui souverain et maître de son destin. Notre contribution est de l’accompagner dans la réalisation de ce à quoi il aspire. C’est-à-dire une ère nouvelle qui lui permette d’améliorer ses conditions et sa place dans le concert des Nations.

Chères citoyennes, chers citoyens,

Tant que nous avançons, au service de notre peuple et de notre Nation, sur une voie qui plaise à notre Sublime Créateur, nous réussirons, avec l’aide de Dieu, à réaliser les aspirations de notre peuple à une vie décente, faite de justice, de fraternité et de coexistence pacifique. Je saisis cette occasion pour implorer Dieu le Tout-Puissant de sauvegarder l’Algérie, de préserver sa sécurité et sa stabilité, de consolider son développement, de bénir ses enfants et de nous guider tous dans cette œuvre inlassable au service de notre chère patrie pour laquelle se sont sacrifiés nos parents et ancêtres. J’ai choisi cette occasion de m’adresser à vous pour appeler les enfants de notre chère patrie à rester attachés aux traditions ramadanesques ancestrales, à promouvoir et mettre en exergue les valeurs d’entraide, de solidarité et de communion, de même que je les appelle à se départir des mauvaises habitudes et comportements négatifs qui s’opposent aux valeurs authentiques de notre peuple, à sa noblesse morale et à ses bienveillantes traditions. Je réitère mes meilleurs vœux à notre peuple à l’occasion de ce mois de pardon, de Rahma et de rétribution et qu’Allah agrée nos actions, notre jeûne et nos prières. Puisse Allah nous guider tous sur la bonne voie”.

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