Maghrébins du Monde

Alger: Un rassemblement pour la libération des détenus d’opinion

Près d’une centaine de personnes ont tenu mercredi 10 juillet un rassemblement devant la Cour d’Alger en soutien aux détenus d’opinion et des prisonniers politiques, exigeant leur libération.

Des familles des détenus, des députés, des chefs de partis de l’opposition, des avocats et des militants des droits de l’Homme ont pris part à ce sit-in. Les présents ont scandé des slogans appelant à la libération des manifestants emprisonnés pour avoir brandi le drapeau berbère et à la libération du Moudjahid Lakhdar Bouragâa.

Lakhdar Bouregâa, 86 ans, a lui été placé en détention provisoire le 29 juin après des déclarations dans un forum politique. Il est poursuivi pour une présumée “atteinte au moral de l’armée”. 

Depuis des déclarations le 19 juin dernier du chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah, contre le port du drapeau berbère lors des manifestations qui se poursuivent depuis le 22 février, près d’une cinquantaine de manifestants ont été placés en détention préventive pour une présumée “atteinte à l’unité nationale”. 

Plusieurs juristes et observateurs ont souligné que la décision d’interdire le drapeau berbère ne repose sur aucun fondement légal car aucune loi n’interdit le port d’un autre emblème que celui de l’Algérie. Le collectif des avocats qui se sont constitués pour la défense de ces détenus et de M. Bouragâa a d’ailleurs décidé de boycotter la chambre d’accusation dans ces affaires.

“Les décisions sont déjà prises à l’avance. Cela ne sert à rien de mener un débat juridique pour des délits d’opinion”, a déclaré lors du rassemblement Aouicha Bekhti, avocate et membre du réseau national contre la répression.

Elle en présente comme preuve le rejet dimanche de tous les recours contre les mandats de dépôt dans ces affaires. 

Me Nourredine Benisaad a de son côté indiqué que les avocats ont décidé à l’unanimité de boycotter ces audiences car la mise en détention de ces personnes et les poursuites engagées contre eux n’ont “aucun fondement légal”. Le principe légal est “pas de peine sans texte”.

Le président du RCD, Mohcine Belabbes, présent au sit-in, a de son côté souligné le rôle des manifestations des vendredis dans le soutien aux détenus. 

“Je fais partie du peuple et le peuple sait ce qu’il va faire. Il est déterminé à sortir manifester chaque vendredi pour revendiquer un Etat de droit, la libération des détenus politiques et le départ des figures du pouvoir”, a déclaré M. Belabbes. 

par journaliste : Hamdi Baala

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