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JCC dans les prisons : six films dans cinq institutions pénitentiaires du 19 au 23 décembre 2020

Le festival des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) verra le retour de la section intitulée « JCC dans les prisons », une tradition instaurée en 2015, qui prévoit la projection de six films dans cinq institutions pénitentiaires.

Une conférence de presse a eu lieu ce mardi 15 décembre à la Cité de la Culture, pour présenter le programme de cette sixième édition de la section « JCC dans les prisons » qui se tient dans une conjoncture sanitaire exceptionnelle marquée par la pandémie de la Covid-19.

Les JCC dans les Prisons est une section dédiée aux détenus. Initiée en 2015, cette section est organisée dans le cadre d’un partenariat entre les JCC, le ministère de la Justice, la Direction générale des prisons et de la rééducation et en coopération avec l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT).

Les organisateurs ont présenté les détails protocole sanitaire élaborée pour cette section qui débutera le lendemain de l’ouverture du festival des JCC qui sera organisé du 18 au 23 décembre 2020 dans une édition rétrospective sans la Compétition.

Cette section qui constitue une fenêtre sur le monde extérieur pour les résidents de ces institutions sera étalée du 19 au 23 décembre. Chaque unité aura les films programmés sur support numérique (clé USB).

Le démarrage sera à partir de la prison civile d’Oudhna (Ben Arous) dont l’inauguration avait eu lieu au début de cette année 2020. « L’Homme qui a vendu sa peau » de Kaouther Ben Hania qui sera présenté en première nationale dans le cadre des JCC, ouvrira ce cycle de projections.

Le programme se poursuivra avec «Disqualifié » de Hamza El Ouni à la prison civile de Siliana, «True Story» d’Amine Lakhnech et « Visa » de Brahim Letaief au Centre de réhabilitation de Souk Jedid (Sidi Bouzid), « Un Fils » de Mehdi Barsaoui à la prison civile de Sfax, « Fatwa » de Mahmoud Ben Mahmoud à la prison de Borj el Amri (Manouba).

Ridha Behi, directeur général de cette édition des JCC, a rappelé les valeurs de citoyenneté de cette section dont l’objectif est d’enraciner le droit à la Culture pour tous. Ce rendez-vous qui se renouvelle constitue un message de l’engagement des JCC envers le citoyen où qu’il soit, a-t-il dit.

Les manifestations culturelles dans les prisons ont l’avantage de conférer un certain humanisme en milieu pénitentiaire, a indiqué Tarek El Fani, le conseiller général et directeur adjoint auprès du chargé des manifestations culturelles à la Direction générale des prisons et de la rééducation.

Il a encore relevé l’importance de cet outil de réinsertion qui aiderait à améliorer les conditions de détention, en limitant les éventuelles tensions pouvant exister entre agents pénitentiaux et détenus.

L’institution pénitentiaire en Tunisie offre une marge de liberté à ses pensionnaires dans le sens où ils peuvent s’exprimer sans censure préalable, a-t-il encore dit.

Il a encore mis le point sur les grands objectifs des programmes culturels dans les différentes unités qui s’insèrent dans le cadre d’une stratégie de réforme basée sur la réadaptation du détenu dans la vie sociale. Le fait qu’une personne soit en détention provisoire ne devra pas le priver de ses droits les plus élémentaires et de citoyenneté, a-t-il expliqué.

Il a surtout mentionné les précautions sanitaires mises en place pour prévenir tout risque de contamination à la Covid-19 lors des projections.

Gabrielle Reiter, directrice de l’OMCT en Tunisie, a souligné l’importance des projections dans les prisons qui aident à leur réinsertion dans la société. Ce rendez-vous est aussi un outil de sensibilisation sur les questions de leur époque et un moyen d’en discuter avec les professionnels du milieu comme les réalisateurs et les acteurs, a-t-elle estimé.

Cette année, les divers partenaires des « JCC dans les prisons » espèrent atteindre le chiffre de 12 mille pensionnaires dans les 5 institutions pénitentiaires participantes.

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