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L’ONU dit craindre une « détérioration » de la situation des droits humains en Tunisie

L’évolution de la situation, en décembre dernier, a renforcé les « préoccupations, déjà sérieuses, concernant la détérioration de la situation des droits de l’homme en Tunisie », avertit mardi le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).

Dans une déclaration, le Haut-Commissariat demande la libération ou l’inculpation formelle de deux opposants, dont le député Noureddine Bhiri, estimant que ces récentes arrestations soulèvent de graves questions concernant les enlèvements, les disparitions forcées et les détentions arbitraires en Tunisie.

« Nous demandons instamment aux autorités de libérer rapidement ces deux hommes (Noureddine Bhiri et un autre opposant en allusion à Fathi Baldi) ou de les inculper en bonne et due forme, conformément aux normes de procédure pénale en vigueur », a déclaré à Genève, Liz Throssell, porte-parole du HCDH.

Et la porte-parole du HCDH de regretter : « Bien que les familles des hommes et le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies en Tunisie aient pu leur rendre visite depuis, ces deux incidents font écho à des pratiques inédites depuis l’ère Ben Ali et soulèvent de graves questions concernant les enlèvements, les disparitions forcées et les détentions arbitraires ».

Plus largement, le bureau du HCDH fustige les actions des forces de sécurité intérieure tunisiennes, qui sont depuis longtemps « un sujet de préoccupation soulevée et discutée à plusieurs reprises avec les autorités au cours de la dernière décennie ».

Outre les actions des forces de sécurité intérieure, le HCDH s’inquiète de « l’étouffement de la dissidence en Tunisie, notamment par l’utilisation abusive de la législation antiterroriste, et par le recours croissant à des tribunaux militaires pour juger des civils ». « Cela suscite de graves inquiétudes quant à l’administration équitable, impartiale et indépendante de la justice », a insisté Mme Throssell.

Le Président Kais Saied a prolongé le 13 décembre dernier la suspension du Parlement, suspension qu’il a décidée le 25 juillet « en s’arrogeant les pleins pouvoirs ». Mais pour l’ONU, toute réforme du système judiciaire civil doit être » conforme aux obligations internationales de la Tunisie en matière de droits humains ».

À cette fin, le HCDH demande instamment aux autorités tunisiennes de poursuivre le dialogue avec le Bureau des droits de l’homme et les autres mécanismes de défense des droits de l’homme des Nations Unies afin de garantir que les réformes des secteurs de la sécurité et de la justice, qui sont si nécessaires, soient pleinement conformes aux obligations internationales de la Tunisie en matière de droits de l’homme.

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