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L’Existence d’eaux profondes dans les régions du Sahel et de Kairouan pourrait être une solution à la rareté de l’eau en Tunisie

Les récentes études réalisées par le Centre de recherches des technologies des eaux de Borj Cédria, dans le cadre d’une approche géophysique ont montré l’existence d’eaux profondes dans la région du Sahel et du Kairouan, qui pourraient constituer une solution au problème de la rareté de l’eau en Tunisie, a indiqué Hakim Gabtni, professeur d’université au Centre de Recherches et des Technologies des Eaux de Borj Cédria.
Dans une déclaration accordée à la presse, lors de l’ouverture du salon international des activités et des technologies autour de l’eau ( Water expo du 9 au 10 mars 2023) , à l’UTICA, il a souligné l’impératif d’explorer davantage et d’exploiter ces eaux profondes, d’autant plus qu’elles sont des eaux réalimentées et ne sont pas fossiles, puisqu’ elles sont liées aux montagnes à la surface de la terre. Ces eaux peuvent être dessalées car ces eaux ont un taux de salinité équilibré entre 3 et 4 grammes par litre.
Gabtni a mis l’accent sur l’importance d’identifier de nouvelles techniques pour contrecarrer la grave pénurie en ressources en eau conventionnelles (eaux de surface et souterraines ) et à la salinité de la nappe phréatique, considérant que le dessalement des eaux de la mer constitue une solution stratégique inévitable au cours des prochaines années.
Il a appelé à exploiter toutes les ressources hydrauliques disponibles dans le pays, notamment les eaux usées traitées qui sont évacuées dans les Oueds, pour que le taux de leur exploitation atteint 30% à l’horizon de 2050, contre environ 8% actuellement.
Il a insisté sur l’importance de l’installation de stations d’épuration d’eau, pour une bonne exploitation des eaux usées non traitées, d’autant plus que ces eaux sont actuellement polluantes.
Marouen Hadiji, ingénieur qualité au bureau d’études Geo Pro a passé en revue les principales techniques qui aident l’agriculteur à déterminer l’emplacement optimal des forages de puits afin d’éviter les pertes.
Il a souligné que les nouvelles méthodes de forage de puits reposent notamment sur des techniques de pointe consistant en l’utilisation d’un dispositif qui contrôle la composition des couches géologiques du sol et la profondeur d’eau disponible à un point identifié ou par la technique de sondage électromagnétique pour effectuer le diagnostic de la zone afin d’identifier l’endroit le plus approprié pour les puits.
Il a, dans ce cadre, présenté une caméra 360 degrés qui permet de photographier le puits pour diagnostiquer l’état du puits et découvrir les problèmes techniques qui empêchent son exploitation optimale par l’agriculteur.
De son côté, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, chargé des Eaux, Ridha Gabouj a déclaré que  » la situation hydrique en Tunisie en 2023 est très critique, étant donné que le stock des barrages n’a pas dépassé les 31% pour cent, soit le niveau le plus bas même par rapport à 2017, année la plus sèche « .
Gabouj a rappelé que le barrage de Sidi Salem, le plus grand en Tunisie avec une capacité d’environ 580 millions de mètres cubes, ne dispose actuellement que de 95 millions de mètres cubes d’eau, ajoutant que ces quantités ne devront pas baisser en dessous de 80 millions de mètres cubes pour assurer la continuité de l’approvisionnement en eau.
Il a souligné que la rareté des ressources en eau et les changements climatiques impacteront l’approvisionnement, ajoutant que les citoyens devront se préparer à s’adapter à cette situation à travers la rationalisation de la consommation de l’eau.
Il a mis l’accent, dans ce cadre, sur l’importance de l’échange d’informations entre l’administration et la société civile pour accélérer l’intervention et résoudre les problèmes en temps opportun.
Les participants au salon  » Water expo  » ont présenté les principaux projets, nouveaux techniques modernes dans le secteur pour faire face aux changements climatiques et à la rareté des ressources en eaux
Ont pris part au salon des associations, des centres de recherches et des sociétés qui proposent des techniques développées et de nouveaux outils d’exploration des ressources en eaux ainsi que de dessalement.
Cette manifestation permet de présenter les nouvelles recherches actualisées relatives à la situation des eaux en Tunisie et de réfléchir à des solutions à la crise de la rareté de l’eau dans le pays, notamment avant l’année 2050, à la lumière des changements climatiques et de la surexploitation des ressources en eau de surface et sa salinité.

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