Des femmes parlementaires appellent à imposer la parité au niveau de la loi électorale et dans le projet de la loi des partis
Des femmes parlementaires et des membres de l’association “Aswat Nisaaà” (Voix de Femmes) ont avancé deux propositions, mardi à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la première visant à modifier la loi électorale pour que celle-ci impose une parité verticale et horizontale au niveau des listes électorales législatives, tandis que la deuxième proposition consiste à imposer la parité au niveau de l’ensemble des structures des partis.
La députée de “Afek” Rim Mahjoub a déclaré à l’agence TAP que l’objectif de ces deux propositions vise à accroitre la représentativité de la femme au niveau des postes de responsabilités et au sein des partis, du Parlement et des institutions de l’Etat, considérant que malgré l’arsenal juridique garant des droits de la femme, cette dernière “reste exclue de la présidence des listes électorales et des postes de responsabilité”.
Elle a expliqué que la loi électorale de 2014 amendée en 2017 (un an avant les élections municipales) n’empêche pas la parité verticale et horizontale des listes électorales, mais n’oblige pas les partis à s’y conformer, “ce qui laisse la voie ouverte devant les partis politiques pour soumettre des listes monopolisées par des hommes et ne se soumettant pas au principe de l’égalité homme/femme”.
Pour Mahjoub, l’objectif de la proposition relative à la parité au parlement a pour objectif d’”augmenter la représentativité de la femme au Parlement à 50%, comme prélude à l’augmentation de sa responsabilité au sein des institutions de l’Etat”.
Le nombre des femmes députés à l’ARP aux dernières élections a atteint les 79 femmes sur l’ensemble des 217 députés, ce qui représente un taux de 36%.
Pour sa part, la député du parti Ennahdha, Kalthoum Badreddine a indiqué dans une déclaration à l’agence TAP, que les femmes au sein de son parti ont réalisé un véritable “raz-de-marée lors des élections locales” organisées dernièrement par son parti pour le choix de ses listes candidates aux prochaines élections législatives du 6 octobre 2019, soulignant que les femmes du parti Ennahdha ont raflé 18 positions de tête de liste parmi les 33 possibles.
De son côté, la responsable du lobbying pour l’association “Aswat Nisaa”, Ines Balti, a indiqué que la consécration du principe de la parité au sein du Parlement “ne peut s’opérer que celle-ci est imposée au niveau des partis politiques, ce qui implique, d’entreprendre, immanquablement, un effort de préparation sur les vocations féminines et d’opérer les changements nécessaires au niveau des mentalités”.