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La pandémie du coronavirus a mis en évidence le besoin de créer une université virtuelle au Maroc

Tétouan - La pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) a mis en évidence le besoin pressant de créer une université virtuelle au niveau national, a estimé le président de l'Université Abdelmalek Essaâdi (UAE), Mohamed Rami.

« Je pense qu’il est nécessaire d’oeuvrer au niveau national pour créer une université virtuelle », a indiqué M. Rami, dans un entretien accordé à la MAP, affirmant que les université disposent actuellement d’une quantité impressionnante de cours de différentes disciplines sur les plateformes numériques, pouvant constituer une base pour le lancement d’une université virtuelle avec ses propres professeurs et cadres administratifs, ce qui serait un énorme acquis pour le Maroc.

« Je ne pense pas que nous puissions revenir à la situation que nous vivions avons la pandémie car la pédagogie de l’enseignement va changer et nous allons associer cours présentiels et renforcement des cours à distance », a-t-il poursuivi, rappelant que l’enseignement à distance, lancé depuis un moment déjà, a été adopté en partant du principe de la nécessité de garantir la continuité de l’apprentissage pédagogique, et ce suite à l’arrêt des cours présentiels dans les établissements universitaires comme mesure préventive afin de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Au niveau de l’UAE, les professeurs ont produit plus de 4.000 cours numériques, aux côtés de plus de 110.000 courriers électroniques institutionnels émis au profit des étudiants afin de leur permettre de suivre les cours via les plateformes et les sites web des établissements universitaires, outre la diffusion de plus de 140 cours sur les ondes des radios régionales d’Al Hoceima, Tétouan et Tanger, ainsi que la diffusion d’autres cours sur la chaîne de télévision Arrabia, a fait savoir M. Rami.

Mettant l’accent sur la différence entre l’enseignement à distance dans les établissements universitaires à accès ouvert et ceux à accès limité, le président de l’UAE a donné comme exemple les professeurs des facultés de droit de Tanger et Tétouan, comptant 50% des étudiants inscrits à l’Université, qui ont veillé à donner leurs cours magistraux en direct à distance selon le même emploi du temps des cours présentiels, avec la possibilité pour les étudiants de télécharger le cours et le visionner à nouveau.

M. Rami a salué les efforts de l’ensemble des professeurs, ainsi que la contribution du Centre de créativité pédagogique de l’Université dans la mise en oeuvre de l’enseignement à distance, affirmant que l’UAE compte continuer sur cette voie en créant cinq autres centres de créativité pédagogique à Larache, Tanger, Martil, Tétouan et Al Hoceima. La coopération au niveau international et avec les universités marocaines sera également privilégiée afin de préparer un modèle pédagogique compatible avec les changements actuels, tout en formant les professeurs aux cours à distance.

Par ailleurs, M. Rami a rappelé que l’UAE compte actuellement 15 établissements, outre les projets de création de 5 autres établissements universitaires, , notant que l’enseignement à distance pourrait être une solution pour améliorer l’offre pédagogique et répondre aux besoins des nouveaux établissements en termes de ressources humaines. En effet, l’Université vise à renforcer sa position en améliorant l’équipement de l’unité centrale de la présidence de l’UAE, qui dispose déjà du matériel nécessaire pour stocker les cours numériques, en plus de l’aménagement d’un studio d’enregistrement dans tous les établissements relevant de l’Université et la coopération avec le secteur des médias pour renforcer les connaissances des facultés en termes d’outils de communication à distance.

Le président de l’Université a, en outre, écarté la possibilité des examens à distance à court et moyen termes, expliquant que cette opération nécessite un certain nombre de conditions préalables. « Nous avons lancé l’opération d’enseignement à distance mais nous n’avons toujours pas atteint la phase de la formation à distance, qui sont deux opérations distinctes », a-t-il confié.

« En attendant, nous pouvons proposer des exercices ou des examens blancs aux étudiants pour se familiariser avec les modalités de l’évaluation à distance. Le mois de mai sera dédié à la mise en oeuvre d’un ensemble de mesures dans ce sens », a conclu M. Rami.

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