Violences dans le centre d’accueil de Chypre : 28 demandeurs d’asile expulsés
La police chypriote va expulser 28 personnes suite à des violents heurts entre migrants originaires d’Afrique et de Syrie dans le principal centre d’accueil de l’île méditerranéenne, Pournara, lundi soir. Huit migrants avaient été légèrement blessés lors de ces violences.
Suite à des heurts dans le camp de Pournara, non loin de Nicosie, les autorités chypriotes ont affirmé mercredi 8 novembre que 28 demandeurs d’asile allaient être expulsés du pays pour troubles à l’ordre public.
Lors de ces affrontements survenus lundi soir dans le principal centre d’accueil pour migrants de l’île méditerranéenne, 33 personnes avaient été arrêtées.
Les combats avaient impliqué un groupe d’exilés originaires d’Afrique, principalement du Nigeria, et des Syriens, qui se jetaient des pierres. La police anti-émeutes a été dépêchée dans le camp et a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les migrants impliqués. Huit demandeurs d’asile avaient été légèrement blessés dans cette rixe, et brièvement admis à l’hôpital, a précisé la police à l’AFP.
Les arrêtés d’expulsion à l’encontre des 28 individus ont été émis et devraient être appliqués dans les prochains jours, a précisé Margarita Kyriakou, la porte-parole du ministère de l’Intérieur à l’agence de presse chypriote CNA.
Selon le journal local Phileleftheros, les esprits se sont échauffés entre Nigérians et Syriens quand un ballon a éclaté lors d’un match de foot dans le centre. Des incidents de ce type ont déjà eu lieu par le passé dans ce camp décrit comme un « cauchemar » par ceux qui y vivent. L’an dernier, un incendie avait éclaté dans la structure après des heurts entre migrants de diverses nationalités.
Pournara, un centre saturé
Seul et unique centre de réception des migrants à Chypre, Pournara est entièrement clôturé par une haute barrière grillagée. Sa capacité d’accueil a doublé pour atteindre 2 000 personnes. Cette augmentation est notamment due aux nombreuses arrivées de migrants syriens en provenance du Liban depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Le centre de Pournara est régulièrement sous le feu des critiques. Si officiellement, la durée de séjour à l’intérieur s’étend de 30 à 40 à jours, dans les faits, les migrants y restent « trois mois en moyenne, voire plus », indique un rapport Conseil chypriote pour les réfugiés (CyRC), le temps que les autorités finalisent les dossiers d’asile.
L’île est l’un des points d’entrée pour l’Europe des réfugiés sur la route de l’exil, originaires principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Les autorités affirment être en première ligne face aux flux migratoires, alors que les demandeurs d’asile représentent 6% des 915 000 habitants de la République de Chypre.
La République de Chypre n’exerce son autorité que sur la partie sud de l’île, son tiers nord échappant à son contrôle depuis son invasion en 1974 par la Turquie. Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 26 995 demandes d’asile sont en attente de traitement sur l’île.
