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Un mort et une dizaine de disparus dans un naufrage au large du Sénégal

Le corps d’une jeune femme a été repêché en mer dans la nuit de mercredi à jeudi au large de Gandiol, dans le nord du Sénégal. L’embarcation, transportant une centaine de personnes, a chaviré peu après son départ des côtes. Une dizaine de migrants sont portés disparus.

Le Sénégal est une nouvelle fois endeuillé. Une pirogue transportant une centaine de personnes a chaviré dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 octobre, au large de Gandiol, petit village situé à une vingtaine de km de Saint-Louis, dans le nord du pays.

Le corps d’une jeune femme a été récupéré en mer, indique le quotidien espagnol El Pais. Mais une dizaine d’autres sont toujours portés disparus. Pour l’heure, peu d’informations circulent sur le bilan officiel de ce drame.

Ce que l’on sait, c’est que le bateau est parti de Gandiol mercredi, dans l’espoir de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries, distant d’environ 1 500 km. L’accident s’est produit au niveau de l’estuaire qui longe la région, où le fleuve Sénégal se jette dans l’océan Atlantique. Cette zone est régulièrement empruntée par les pêcheurs, qui la considèrent comme très dangereuse. Ceux-ci réclament depuis des années des balises pour éviter les accidents.

Selon El Pais qui cite des sources locales, le bateau surchargé était en route vers un autre navire, plus grand, qui les attendait en haute-mer pour traverser l’Atlantique. Une trentaine de femmes se trouvaient à bord.

Après l’annonce du naufrage, les habitants du village de Gandiol, dont étaient originaires une majorité des occupants du canot, ont partagé des photos sur les réseaux sociaux à la recherche de proches disparus.

Plus de 2 000 interceptions au large du Sénégal en une semaine

Le Sénégal connait depuis le début de l’été un exode massif de sa population. Les habitants fuient la crise économique qui s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19. La raréfaction des ressources halieutiques est un autre facteur permettant d’expliquer ces départs : selon une étude de la Fondation pour la justice environnementale (EJF) publiée jeudi, près de deux-tiers des pêcheurs au Sénégal affirment gagner moins qu’il y a cinq ans. Or les familles, vivant beaucoup de la pêche, ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins.

Mais la route qui mène de l’ouest de l’Afrique à l’archipel espagnol est particulièrement dangereuse. Les vents violents et les fortes vagues peuvent faire chavirer ou dériver les embarcations. Plus de 400 migrants ont péri sur cette route migratoire depuis le début de l’année, d’après l’Organisation internationale des migrations (OIM). Mais ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé : aucun navire humanitaire ne patrouille dans cette vaste zone et de nombreux naufrages se produisent à l’abri des regards.

Les exilés risquent aussi d’être interceptés par la marine sénégalaise ou marocaine. Jeudi, 274 personnes ont été récupérées en mer par les garde-côtes marocains au large du Sahara occidental. À bord de la pirogue, partie du Sénégal, se trouvait deux corps de migrants. Lundi, la marine marocaine avait déjà repêché trois corps de migrants et porté assistance à 189 autres, tous Sénégalais, alors qu’ils étaient à bord de deux embarcations « en difficulté » au large de Dakhla.

Près du Sénégal aussi, les interceptions se multiplient. Entre le 16 et le 22 octobre, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées en mer par les garde-côtes sénégalais en seulement une semaine, selon le décompte de la marine nationale sur X (ex-Twitter). Parmi eux, on compte plus de 150 femmes et une dizaine de bébés.

D’autres ont plus de chance et parviennent à atteindre les Canaries. Depuis janvier, plus de 23 000 migrants ont débarqué dans l’archipel espagnol, soit une hausse de près de 80% par rapport à la même période de 2022. La majorité sont originaires du Sénégal.

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