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Sénégal : un collectif dit « stop » au trafic de migrants

« Dafa Doy » (« Ca suffit » en wolof) est le nom du collectif créé à Mbour, ville côtière du Sénégal, pour dire « stop » au trafic de migrants. Ce nouveau collectif nait quelques jours seulement après un terrible naufrage qui a endeuillé la ville : 39 personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont disparu.

Le 8 septembre 2024, au large de Mbour, un important port de pêche du Sénégal, 39 migrants ont perdu la vie lorsque la pirogue dans laquelle ils tentaient une traversée vers les Canaries s’est retournée. Après une journée de deuil il y a quinze jours, des associations de la ville ont multiplié les rencontres et les réunions.

Manifeste

Samedi 21 septembre, une marche silencieuse était également organisée. À la fin de cette manifestation, les organisateurs ont remis aux autorités un manifeste qui appelle tous les habitants et les responsables, religieux et politique, à se mobiliser : « ‘Dafa Doy’, c’est un cri de cœur pour dire que ça suffit ! Nous ne voulons plus que nos sœurs, nos frères disparaissent en mer. Nous ne voulons plus enterrer nos frères et nos sœurs qui partent à la recherche d’un meilleur endroit pour vivre, il y en a assez », explique un des organisateurs de la marche, Mohamed Faye.

« Il suffit, dit-il encore, que tout le monde se regroupe pour qu’on trouve une solution à ce fléau qui n’a que trop duré. Alors il y a beaucoup d’énergie, parce que, après ce drame, nous nous sommes concertés, on s’est retrouvés, on en a fait un mémorandum que nous allons remettre aux autorités. Maintenant, nous espérons que les autorités se donneront les moyens pour empêcher les pirogues de partir, mais surtout pour créer de l’espoir aussi. »

« C’est la sensibilisation. C’est aussi aller vers les passeurs, c’est aussi aller vers ceux qui vont partir ou bien ceux qui sont en train de penser à partir. Il y a un sentiment de sursaut. Tout le monde est affecté, mais surtout, tout le monde est à l’action et c’est ce qui est important actuellement », conclut Mohamed Faye.

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