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Plus de 60 morts après un naufrage au large de l’Italie

Une embarcation de migrants s'est brisée sur des rochers à quelques mètres de la côte italienne, dans la région de Calabre dimanche, faisant au moins 62 morts, dont plusieurs enfants. L’embarcation venait de Turquie.

Le dernier bilan fait état de 62 personnes décédées, dont 12 mineurs et 33 femmes, après que trois nouveaux corps ont été découverts dans la matinée du lundi 27 février, selon la préfecture de Crotone. Environ 80 migrants ont été secourus, mais plusieurs restent encore portés disparus. L’embarcation, partie de Turquie le 23 février, transportait approximativement entre 120 et 200 personnes, selon les sources. Elles étaient majoritairement d’origine afghane, iranienne et pakistanaise.

Parmi les rescapés, une vingtaine a été hospitalisée. Les autres ont été conduits au centre d’accueil des demandeurs d’asile d’Isola Capo Rizzuto, à quelques kilomètres au sud de Crotone.

Selon les secouristes, c’est à cause de la mer agitée que l’embarcation s’est fracassée contre un haut-fond et, selon des images de la police italienne, s’est brisée en morceaux. Ce lundi, les secouristes poursuivaient les recherches de survivants à l’aide de navires des garde-côtes et d’un hélicoptère.

Une première alerte avait été donnée par l’agence européenne Frontex samedi soir après qu’un avion a repéré l’embarcation à moins de 100km des côtes de la Calabre. Mais selon Ansa, qui précise que trois passeurs présumés ont été arrêtés, les navires de sauvetage italiens ont dû faire machine arrière à cause des conditions météorologiques.

« Redoubler d’efforts »

Le président de la République, Sergio Mattarella, a déploré le naufrage dans lequel « des dizaines de personnes, dont des enfants, ont perdu la vie ». « Un grand nombre de ces migrants venait d’Afghanistan et d’Iran, fuyant des conditions très difficiles », a ajouté le chef de l’État, exprimant le souhait d' »un fort engagement de la communauté internationale pour éliminer les causes des migrations ». Il a également tancé l’Union européenne, qui doit, selon lui, assumer « la responsabilité de gouverner le phénomène migratoire pour le soustraire aux trafiquants d’êtres humains ».

De son côté, la Première ministre Giorgia Meloni a exprimé dans un communiqué sa « profonde douleur pour les victimes des trafiquants d’êtres humains ». « Le gouvernement est décidé à empêcher les départs et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des États de départ et d’origine », a ajouté la Première ministre.

Après le naufrage, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé a « redoubler d’efforts sur le pacte migration et asile et sur le plan d’action pour la Méditerranée centrale ». Ces derniers, qui doivent être conclus avant la fin de la mandature de 2024, visent à mieux répartir le flux migratoire et les responsabilités entre les 27 pays européens.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a pour sa part affirmé sur Twitter que « chaque personne qui cherche une vie meilleure a le droit à la sécurité et la dignité ». Il a aussi demandé des couloirs « sûrs et légaux pour les migrants et les réfugiés ».

La traversée la plus périlleuse au monde pour les migrants

L’Italie, pays méditerranéen de l’Union européenne, est le premier pays d’accueil des demandeurs d’asile qui traversent la mer. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre environ 5 200 durant la même période l’an dernier et 4 200 en 2021.

Selon l’OIM, plus 25 000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis 2014 en tentant de traverser la Méditerranée, l’une des voies privilégiées par les migrants tentant de rejoindre le continent européen.

 

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