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Naufrage au large de Madagascar : le bilan monte à 34 morts

Alors qu'un premier bilan faisait état d'une vingtaine de morts, les autorités malgaches ont annoncé mardi que 34 migrants avaient péri dans le naufrage de leur embarcation partie de Madagascar pour rallier l'île française de Mayotte. Vingt-quatre personnes ont été secourues, et des recherches lancées pour retrouver les passeurs.

Le bilan du naufrage survenu dans la nuit de samedi à dimanche au large de Madagascar d’un bateau transportant des migrants vers Mayotte est monté à 34 morts, ont annoncé mardi 14 mars les autorités malgaches.

L’embarcation, qui transportait une soixantaine de passagers, a sombré au large du district d’Ambanja, à la pointe nord de Madagascar. Parmi les corps repêchés, les autorités ont découvert ceux de trois enfants, a précisé Jean Edmond Randrianantenaina, directeur de l’Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF) de Madagascar.

Lundi, un premier bilan faisait état d’une vingtaine de morts. Les recherches se poursuivaient en mer, les témoignages des survivants évoquant un nombre bien supérieur d’exilés à bord.

Une survivante auditionnée

Parmi ces survivants, une jeune femme enceinte a été auditionnée par les enquêteurs au sortir de son hospitalisation. Elle fait partie des 24 personnes secourues par des pêcheurs la nuit du naufrage. Les 23 autres rescapés ont pris la fuite avant l’arrivée des autorités, rapporte l’AFP.

L’île française de Mayotte est située entre les côtes du Mozambique et Madagascar

Selon une source à la gendarmerie contactée par l’AFP, l’embarcation a chaviré car elle était trop chargée. Des avis de recherche ont été lancés contre deux Malgaches, un homme et une femme, accusés d’être les passeurs. Ils sont recherchés pour « embarquement illicite et transport clandestin, homicide involontaire des passagers vers Mayotte ».

Naufrages fréquents et intensification du contrôle frontalier

Les kwassa-kwassa, frêles bateaux de pêche à moteur utilisés pour relier Madagascar ou Les Comores à l’île française de Mayotte, chavirent régulièrement lors des traversées. De nombreux migrants africains et comoriens tentent pourtant chaque année cette dangereuse traversée vers l’archipel dont la moitié de la population est étrangère. L’île comorienne d’Anjouan n’est située qu’à 70 km de Mayotte.

« Nous voyons notamment de plus en plus de Burundais et de Rwandais », expliquait en février 2022 un policier en fonction à Mayotte. « C’est une situation que l’on ne connaissait pas il y a encore 10 ans, et qui prend aujourd’hui des proportions considérables. »

Depuis 2019, l’État français a augmenté ses moyens de lutte contre cette immigration avec notamment la présence continue en mer de bateaux intercepteurs et une surveillance aérienne. Au cours de l’année 2022, 571 embarcations transportant 8 000 migrants ont été interceptées en mer, affichent les autorités françaises.

En visite en décembre à Mayotte, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a exprimé sa volonté de renforcer encore ces moyens. En parallèle, les procès de passeurs se multiplient. Le même mois, par exemple, trois passeurs étaient jugés en comparution immédiate et condamnés à des peines de prison ferme sur l’île de Mayotte, pour avoir fait passer plus de 35 000 personnes depuis les Comores.

Il n’existe pas de statistiques fiables sur les morts de ces traversées risquées. Selon un rapport d’information du Sénat français publié au début des années 2000, environ un millier de personnes y perdent la vie chaque année.

 

 

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