Maghrébins du Monde

Maroc-Selon le BCIJ, la cellule terroriste démantelée s’apprêtait à transformer le Maroc « en bain de sang »

Un Syrien membre de cette cellule démantelée, vendredi, est toujours en cours d'identification par les services du BCIJ.

Un étranger, d’origine syrienne, en lien avec la cellule terroriste démantelée vendredi dernier liée à l’organisation terroriste Daech, est toujours en cours d’identification, a annoncé, ce lundi à Salé, le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiam. Les sept membres arrêtés lors de cette opération s’apprêtaient à commettre “une opération de grande envergure pour semer la psychose” a-t-il souligné.

L’individu en cours d’identification est “un émissaire” dépêché par Daech auprès du chef de file de la cellule, a précisé le directeur du BCIJ, lors d’une conférence de presse pour faire le point sur le démantèlement de cette cellule. Son portrait-robot est en cours d’élaboration, précise-t-il. Et d’ajouter que cet émissaire, qui était accompagné de deux autres individus, avait assuré au chef de file de la cellule démantelée, lors d’une rencontre dans la région de Ouezzane, de la disposition de Daech à lui fournir la logistique nécessaire pour mener des actes terroristes au Maroc, notamment à Casablanca, a affirmé Khiam.

Le directeur du BCIJ a, par ailleurs, précisé que le projet terroriste de cette cellule, qui était à un stade avancé, visait des sites très sensibles pour la sécurité et l’économie du Maroc, notamment à Casablanca. D’après les données du BCIJ, ce plan terroriste avait pour objectif de transformer le royaume en “un bain de sang” et de semer “la psychose” dans le pays.

Les membres de cette cellule prévoyaient d’établir leur base-arrière dans le nord du royaume où ils disposaient de maquis et de planques sécurisées. Et ce, dans la perspective de proclamer une “wilaya” affiliée à Daech sous l’appellation “Wilayat Al Maghrib Al islami”. Ils avaient tous prêté allégeance au chef de cette organisation terroriste Abou Bakr Al Baghdadi tué dans un raid américain dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre.

Lors du démantèlement de la cellule, les autorités avaient saisi un lot d’armes à feu composé de deux fusils, trois pistolets automatiques, de diverses munitions, de ceintures pour cartouches, d’armes blanches de grande taille et d’épées. Des sacs en plastique de grande taille contenant des produits chimiques pouvant servir à la fabrication d’explosifs ont été également saisis au cours de cette opération ainsi que des menottes, du matériel de plongée et de deux arbalètes de pêche. Les services de sécurité ont aussi retrouvé, sur place, deux étendards de Daech et des manuscrits dont un texte d’allégeance au pseudo-calife de ce groupe terroriste.

Le chef de file de la cellule avait tenté à plusieurs reprises, en vain depuis 2016,  de rejoindre “l’Etat islamique” au Sahel, a indiqué le directeur du BCIJ, ajoutant que cet individu était entré en contact avec les dirigeants de cette organisation terroriste via les réseaux sociaux. Ces derniers l’ont incité à mener des opérations terroristes à l’intérieur du Maroc.

Le BCIJ sur tous les fronts

En outre, le directeur du BCIJ a relevé, lors de cette conférence de presse, que le lot d’armes et les diverses munitions saisis lors du démantèlement de la cellule confirment “la particularité de cette opération marquée par la mobilisation de tous les services du BCIJ”. Il a, au passage, salué l’intervention des forces de sécurité, “menée avec un grand professionnalisme” et rappelé que cette intervention s’inscrit dans le cadre des “opérations anticipatives” menées par le BCIJ et qui ont permis de démanteler 12 autres cellules cette année 2019. 

Interrogé sur l’impact de la mort d’Abou Bakr Al Baghdadi sur l’activité de Daech, Abdelhak Khiam a souligné que “la guerre contre le terrorisme ne peut être liée à une seule personne, mais à une idéologie qui reste toujours véhiculée par cette organisation terroriste”.

Un communiqué du ministère de l’Intérieur avait indiqué, vendredi, que le BCIJ, relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a mis en échec, sur la base de renseignements précis, un plan terroriste dangereux à travers le démantèlement d’une cellule terroriste composée de sept membres liés à l’“Etat islamique” s’activant dans la localité de Tamaris (banlieue de Casablanca), Ouezzane et Chefchaouen.

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