Maghrébins du Monde

Maroc :Le PPS appelle les partis à reprendre la médiation auprès des étudiants en médecine

La balle serait-elle dans le camp des grévistes?

 

Alors que la crise s’amplifie, le PPS se dit “convaincu de la possibilité de trouver une solution adéquate au dossier des étudiants en médecine”. En grève depuis deux mois, les étudiants de la 1ère à la 7ème année, au nombre de 18.000, ont boycotté les examens de cette année dans l’ensemble des facultés de médecine et de pharmacie du royaume et viennent d’annoncer qu’ils en feront de même à la session de rattrapage. Ils ont affirmé, dans un point de presse tenue le lundi 17 juin, que leur dernière décision s’inscrit en contestation des menaces dont ils sont victimes et de l’accusation de servir des agendas politiques, particulièrement Al Adl Wal Ihssan, que le gouvernement a porté contre eux.

“Erreur”, laisse entendre le parti du Livre, auquel appartiennent les deux ministres directement liés à ce conflit, Saaïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, et Anass Doukkali, ministre de la Santé. Dans un communiqué publié, ce mercredi par son bureau politique, le PPS met en garde clairement contre ce qu’il appelle “le fait de tomber dans des erreurs”. Soit, explique-t-il, “la prise de décision ou de mesures qui n’apaisent pas la situation” et “des prises de position qui l’amplifient au lieu de l’apaiser”.

Préférant la nuance, le PPS cherche, en fait, ”à interpeller les deux parties du conflit”, confie au HuffPost Maroc un responsable du parti. D’après ce dernier, le PPS veut interpeller “d’une part le gouvernement pour qu’il évite de faire des erreurs, rendre le politique présent, permettre aux partis de jouer leur rôle et éviter les intimidations et les décisions hâtives”. D’autre part, il veut aussi interpeller “les étudiants en médecine pour les appeler à mettre fin à leur grève après l’obtention de 80% de leurs revendications”.

Une reprise de dialogue à laquelle aspire le PPS rappelant le principe que chacun a des droits et des devoirs à respecter. Et d’estimer que les partis politiques doivent poursuivre la médiation et jouer un rôle plus actif “dans le règlement de conflit liés à la chose publique”. Dans son communiqué, le parti de Nabil Benabdellah constate “une absence dans l’encadrement des citoyens, un manque d’institutions de médiation citoyennes et d’une politique efficace”.

Le dialogue, pour lui, doit reprendre entre les deux parties du conflit grâce la médiation des partis et “une action politique sérieuse”. Dans son communiqué, le PPS appelle à “faire passer le principe du dialogue et la raison en premier”, exprimant ses regrets quant à “l’évolution négative qu’a connu ce conflit”. Mais, à son sens, ses deux ministres ont “interagi positivement avec la majorité des revendications présentées par ces étudiants”, écrit-il dans ce communiqué ne cachant pas sa satisfaction du travail accompli par ses représentants au sein du gouvernement.

La balle serait-elle donc dans le camp des grévistes? Pour ces derniers, le compromis proposé par le gouvernement prenant compte 14 des 16 revendications qu’ils ont présentées ne serait, pour eux, qu’un “subterfuge”. “Des points sur lesquels s’était engagé le gouvernement en 2015 ont été simplement réécrits et d’autres dupliqués trois fois, pour les trois filières médecine générale, médecine dentaire et pharmacie, pour donner l’illusion d’un effort supplémentaire”, nous avait déclaré le porte-parole de la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM), Hamza Karmane.

Les présidents de sept groupes parlementaires à la chambre des représentants ont eux aussi tenté d’apaiser la tension en appelant  les deux parties à renouer le dialogue. Ils proposent notamment d’acter un accord clair sur les aspects tranchés, tout en s’engageant à poursuivre le dialogue sur les deux restants.

Après la suspension de trois professeurs des facultés de médecine à Casablanca, Marrakech et Agadir, les menaces d’expulsion des cités universitaires et de révocation, le dialogue aura du mal à reprendre.

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