Maghrébins du Monde

L’ONU exige de nouveau la « libération immédiate » de Moncef Kartas

L’Organisation des Nations-Unies (ONU) a de nouveau demandé, mercredi, la libération immédiate de Moncef Kartas, membre du panel des experts du comité du Conseil de sécurité des Nations unies créé par la résolution 1 973 sur la Libye en 2011, en détention en Tunisie depuis le 26 mars dernier.

 

Le porte-parole du secrétaire-général de l’ONU Stéphane Dujarric, a fait le point sur la situation de l’expert onusien lors d’un point de presse.

 

Depuis la dernière déclaration du 12 avril dernier de la part de l’ONU, “le Gouvernement tunisien a fourni à l’Organisation des documents concernant les poursuites retenus contre M. Kartas par les autorités tunisiennes. Après un examen attentif des documents, l’Organisation a officiellement informé le Gouvernement tunisien qu’elle réaffirmait les immunités dont jouissait Moncef Kartas dans le cadre de la procédure engagée à son encontre en Tunisie et a demandé sa libération immédiate ainsi que l’abandon des charges retenues contre lui” a affirmé Stéphane Dujarric indiquant que l’ONU demeure “très préoccupée par la situation de l’expert.

Réaffirmant qu’il s’agit d’ “une violation des privilèges et immunités accordés à M. Kartas dans l’intérêt des Nations Unies” par les autorités tunisiennes, le porte-parole du secrétaire-général de l’ONU a réitéré lors de son point de presse à plusieurs reprises, la libération de l’expert onusien: “l’Organisation demande au Gouvernement tunisien de libérer M. Kartas immédiatement” a-t-il martelé ajoutant que “l’Organisation des Nations-Unies continuera de dialoguer avec le Gouvernement” sur cette question qualifiée de “grave”.

Interrogé par un journaliste sur les chefs d’accusation retenus contre Moncef Kartas, Stéphane Djuarric indique que “les autorités tunisiennes nous ont fait parvenir des informations concernant les raisons de sa détention. Notre position est on ne peut plus claire. Nous demandons sa libération immédiate et réaffirmons le maintien des privilèges et immunités qui lui sont accordés” appelant à se référer au gouvernement tunisien concernant les chefs d’accusation.

“Nous avons fait notre évaluation (…) Nous pensons que les charges retenues contre lui devraient être abandonnées et qu’il doit être libéré” a-t-il conclu.

Le 11 avril dernier, le juge d’instruction du pôle judiciaire de la lutte contre le terrorisme a émis un mandat d’arrêt contre l’expert onusien Moncef Kartas et une autre personne, pour détention de documents confidentiels contenant des renseignements et des données sensibles touchant à la sécurité nationale. en lien avec la lutte antiterroriste et leur divulgation de manière illégale.

Le ministère de l’Intérieur avait indiqué que les unités spécialisées ont arrêté, le 26 mars, deux personnes portant la nationalité tunisienne soupçonnées d’espionnage.

Cette arrestation intervient à la suite d’une filature qui a débuté en 2018 et après coordination avec le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis.

Selon la même source, l’arrestation a permis de saisir, chez les deux personnes, des documents confidentiels contenant des renseignements et des données sensibles touchant à la sécurité nationale.

“Des équipements d’interception et de brouillage de communications ainsi que du matériel servant au balayage radio ont été saisis” avait indiqué le ministère.

Le porte-parole du Pôle judiciaire de lutte antiterroriste, Sofiène Sliti, avait expliqué que l’expert onusien  “ne bénéficie pas de l’immunité tel qu’il a été relayé”.

Il a estimé que l’expert onusien soupçonné d’espionnage “ne peut pas bénéficier de l’immunité dans la mesure où l’affaire dont il fait l’objet concerne des intérêts personnels”.

En vertu de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies approuvée par l’Assemblée générale de l’ONU le 13 février 1946, a-t-il relevé, “les privilèges et immunités sont accordés aux fonctionnaires uniquement dans l’intérêt des Nations Unies et non à leur avantage personnel”.

Le 12 avril dernier, l’instance onusienne avait déjà appelé les autorités tunisiennes à la libération de Moncef Kartas affirmant que celui-ci jouit des privilèges et immunités accordés aux fonctionnaires de l’ONU.

Le 30 avril, une tribune portant la signature de plus d’une centaine de personnalités, demandant la libération immédiate de l’expert de l’ONU, incarcéré en Tunisie, Moncef Kartas avait été publiée dans différents médias,.

Les signataires avaient estimé que son arrestation représentait une “violation grave des obligations internationales” de la Tunisie évoquant des motifs d’arrestation “fallacieux” soulevant “de graves questions concernant l’Etat de droit en Tunisie”.

Source :H.P.M

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