Les écrivains marocains Mahi Binebine et Abdellah Taïa sélectionnés pour le prix Renaudot
Nouvelle consécration pour Mahi Binebine et Abdellah Taïa. Les deux écrivains marocains figurent dans la sélection de printemps établie mardi 14 mai par le jury du prix Renaudot, l’un des prix littéraires français les plus prestigieux. Ils avaient déjà été sélectionnés en 2017.
“Rue du Pardon” de Mahi Binebine, paru le 9 mai aux éditions Stock, et “La vie lente” d’Abdellah Taïa, paru le 7 mars aux éditions Seuil, font partie des douze romans printaniers retenus par le jury, en plus de sept essais.
Le titre de l’ouvrage de Mahi Binebine renvoie au nom d’une “petite rue très modeste de Marrakech” dans laquelle grandit la narratrice du roman, Hayat (“la vie”, en arabe). “Le quartier est pauvre, seule la méchanceté prospère. Ainsi, Hayat qui est née blonde suscite les ricanements de tous et fiche la honte à sa mère. Une jungle sordide l’entoure, avec un père au visage satanique et des voisines qui persiflent comme des serpents”, indique la maison d’édition.
Mamyta, une danseuse orientale, extirpe Hayat de sa condition. La jeune fille découvre alors “comment on fait tourner la tête aux hommes, comment la grâce se venge de l’hostilité, comment on se forge un destin”.
La vie lente” d’Abdellah Taïa raconte pour sa part l’amitié tumultueuse entre Mounir, Parisien homosexuel de 40 ans d’origine marocaine, et Madame Marty, sa voisine de 80 ans, deux “exclus de la République” vivant dans des conditions précaires après les attentats terroristes survenus à Paris en 2015, indiquent les éditions du Seuil.
Une amitié qui “vire au cauchemar” et pousse la vieille dame à appeler la police pour arrêter Mounir. “Antoine, le commissaire qui interroge le jeune homme, le soupçonne de liens avec les djihadistes. Mais Antoine existe-t-il vraiment? Où passe la frontière entre le vrai et l’imaginaire?”, peut-on lire dans le résumé du livre.
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Les dix autres romans sélectionnés pour le prix Renaudot sont “Neptune avenue” de Bernard Comment (Grasset), “Les furtifs” d’Alain Damasio (La Volte), “Les inéquitables” de Philippe Djian (Gallimard), “Arabe” d’Hadia Decharrière (J-C Lattès), “Un monstre et un chaos” d’Hubert Haddad (Zulma), “Le huitième soir” d’Arnaud de La Grange (Gallimard), “Occident” de Simon Libertati (Grasset), “Le mangeur de livres” de Stéphane Malandrin (Seuil), “Pas dupe” d’Yves Ravey (Minuit) et “Destruction” de Cecile Wajsbrot (Le Bruit du Temps).
La première sélection du prix Renaudot sera dévoilée le 4 septembre prochain, suivie d’une deuxième, le 8 octobre. Le vainqueur du prix sera annoncé le 4 novembre, juste après la proclamation du prix Goncourt.
Selon le magazine L’Obs, le jury du prix Renaudot, présidé cette année par Louis Gardel, se compose de Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, Dominique Bona, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jérôme Garcin, Franz-Olivier Giesbert, Christian Giudicelli, J.-M.G. Le Clézio et Jean-Noël Pancrazi.