Il est intrinsèquement dans le monde, des îlots merveilleux, des havres de paix, des moments de grâce, des flammes de lumière, distinctement des ondes positives. Le pèlerinage de Djerba qui aura lieu dans quelques jours (22 et 23 mai 2019) en Tunisie, est probablement le moment le plus merveilleux que je connaisse.
La Ghriba abrite l’une des plus vieilles Torah du monde, la Torah ou Thora est, selon la tradition du judaïsme, l’enseignement divin transmis par Moïse au travers de ses cinq livres ainsi que l’ensemble des enseignements qui en découlent. Chaque année, le 33ème jour après la Pâque juive, les rouleaux du Livre saint sont sortis du sanctuaire, au cours d’une fête merveilleuse, qui attire les pèlerins du monde entier.
Mais, il n’est pas qu’une procession religieuse, il n’est pas qu’un Lieu de prière, il n’est pas que des mosaïques merveilleuses de toutes les teintes et formes du bleu, en cette synagogue de la Ghriba. Il n’est pas que l’émanation d’une foi profonde, de prières qui montent vers Dieu ou Allah ou Yahvé, de sourires gracieux, du scintillement des bougies, il n’est pas que des gens qui vont et viennent et déambulent ensuite en cette procession.
Car ici se croisent chrétiens, musulmans et juifs. Parce qu’au fond, nous sommes, les uns et les autres, rivés en nos piteuses certitudes, chacun pensant détenir la vérité, alors qu’il n’est de vérité que nous croyons les uns et les autres en un même et seul Dieu, qu’il porte le nom de Dieu, Yahvé ou Allah. Il n’est de Dieu que Dieu et en ce Lieu résonne aussi son nom.
C’est cela la force de la Ghriba, de permettre aux uns et aux autres, de se poser, de prier, de penser, d’aimer, de s’aimer. Et ces prières, ce font en un Lieu unique.
J’appelle Djerba, l’enchanteresse. Savez-vous pourquoi?
Parce qu’elle transcende la beauté. Elle en est son émanation forte, elle en porte le cœur, du cœur. Le lecteur de ces quelques lignes aura compris que le fils d’une juive tunisienne que je suis, est éminemment attaché au doux nom de la Tunisie, à ses chants mélodieux. Dans quelques jours, je vais fouler de mes pieds ce doux pays, ces blanches maisons.
Comme les autres, j’allumerai des bougies, je regarderai cette flamme. Et je penserai que de toutes les grâces, il est une grâce joyeuse. Lorsqu’enfin les Hommes sont en paix en leur cœur, lorsqu’enfin ils se regardent avec humilité et amour. Ce n’est plus la division qu’ils cherchent, mais un sens en l’Humanité.
Et lorsque l’amour prend le dessus sur toutes nos infinies faiblesses, nous pouvons alors sentir le souffle divin.
Djerba, la douce, Djerba, si douce porte en elle comme un rêve, nous sommes tous frères. Il est temps d’apaiser nos cœurs.
Venez prier ici, à Djerba, l’enchanteresse, pour apaiser le vôtre, de cœur.