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« Il fait entre 15 et 20 degrés ici, bien plus chaud que dehors » : des migrants hébergés dans un parking à Paris

À Paris, environ 70 personnes sont hébergées par l'association Utopia 56 dans un parking situé à l'ouest de Paris, près de l'Arc de Triomphe. Une solution temporaire mais qui offre "un endroit chaud" aux migrants pour la nuit.

À quelques encablures de l’Arc de triomphe, chaque nuit, environ 70 personnes, des femmes seules et des familles, trouvent refuge dans un parking parisien. Prêté durant six mois par un particulier à l’association Utopia 56, ce sous-sol sert de refuge à des personnes venant d’Afrique de l’Ouest, du Maghreb mais aussi du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud.

« Ce dispositif fonctionne en parallèle de notre accueil en hébergement solidaire par des citoyens », explique Nikolaï Posner, d’Utopia 56. Chaque jour, en fin d’après-midi, les femmes et familles retrouvent l’association près de l’Hôtel de Ville de Paris avant d’être accompagnées sur le lieu, qui ne sert que d’endroit pour passer la nuit. « Le parking ferme la journée. Les personnes partent tous les matins et vont le plus souvent à l’accueil de jour », ajoute le coordinateur.

« On peut donner du sens à des lieux qui restent vides »

Trois salariés de l’association sont dédiés à ce lieu d’accueil qui disposent de tentes et de matelas, d’une petite cuisine, de l’électricité, de sanitaires et d’un espace pour enfants. « C’est loin d’être une réponse formidable pour ces personnes à la rue », estime Nikolaï Posner, mais « le but de cet endroit, c’est essayer avant tout de les mettre en sécurité et qu’elles aient un endroit ‘chaud’. Ce n’est pas chauffé, mais il fait entre 15 et 20 degrés dans l’espace, bien plus qu’à l’extérieur ».

L’occupation du lieu, qui est aussi une réponse à la saturation du 115, le Samusocial, se terminera fin avril, une fois les six mois expirés. Et l’association est en quête de nouvel espace de ce type. « On est vraiment à l’écoute de ce genre de solution. On peut donner du sens à des lieux qui restent vides durant un temps donné », déclare Nikolaï Posner qui appelle l’État à « mettre les moyens, aussi petit soit-il, pour rendre la dignité à ces personnes, car des solutions existent ».

« Pression policière »

L’association estime également que ce genre de lieu met à l’abri des personnes sans cesse « repousser » en dehors de la capitale. « Il y a une pression policière pour démanteler les campements et invisibiliser les personnes qui est très forte. Les gens se cachent de la police, ne se rassemblent plus », relate Nikolai Posner.

Régulièrement, les campements qui se forment aux abords de la capitale sont évacués et les occupants réinstallés. En 2022 par exemple, 500 migrants, majoritairement originaires d’Afghanistan, ont été évacués d’un campement à Pantin. Près de 500 autres l’ont été d’un camp installé sous un tunnel du nord de Paris en mars.

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