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Grèce : arrestation de plus de 40 personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau de passeurs

La police grecque a annoncé vendredi avoir interpellé une quarantaine de personnes accusées d’être impliquées dans un réseau de passeurs de migrants. Le groupe est soupçonné d'avoir encaissé plus de neuf millions d'euros depuis la mi-2022.

Nouveau coup de filet important en Grèce. Plus de 40 personnes ont été interpellées, a annoncé vendredi 31 mars la police grecque dans un communiqué. Les accusés sont soupçonnés d’appartenir à un réseau qui a fait passer plus de 2 300 migrants à travers les frontières du pays.

Cinquante-cinq autres personnes sont suspectées d’être liées à ce réseau.

Le groupe criminel menait des opérations depuis Athènes et Thessalonique. Il disposait de quatre ateliers de faussaires et de 12 appartements servant à cacher les migrants, précise le communiqué. Le réseau a fourni plus de 2 500 faux papiers.

Les passeurs faisaient payer jusqu’à 10 000 euros par personne pour traverser les frontières. Ils sont soupçonnés d’avoir encaissé plus de neuf millions d’euros depuis la mi-2022.

Les autorités grecques ont fait de la lutte contre l’immigration illégale leur priorité. En janvier déjà, sept personnes avaient été arrêtées à la suite du « démantèlement d’un réseau de transfert illégal d’étrangers » en Grèce via la frontière avec la Turquie, avait annoncé la police de Thessalonique.

Elles sont accusées d’ »avoir transporté illégalement au moins 155 personnes » depuis août 2022 pour la somme de 300 000 euros. Les exilés devaient débourser entre 2 000 et 4 000 euros pour passer côté grec.

Extension du mur avec la Turquie

Pour empêcher les arrivées de migrants, Athènes a construit un mur à sa frontière terrestre avec la Turquie. Érigée en 2020, la clôture s’étend sur 37,5 km et devrait être prolonger de 35 km supplémentaire d’ici la fin de l’année. À terme, le mur d’acier devrait parcourir 120 km le long de la démarcation avec le sol turc.

Les barbelés ont permis d’empêcher l’entrée illégale de 260 000 migrants en 2022 et a favorisé l’arrestation de 1 500 trafiquants, a déclaré en début d’année une source officielle citée par l’agence AP.

Le gouvernement estime à quelque 100 millions d’euros le coût des travaux d’extension du mur. Il a demandé en janvier l’aide financière de l’Union européenne, mais au sein des Vingt-Sept, la construction de clôtures et de murs pour repousser des personnes cherchant à demander l’asile ne fait pas l’unanimité.

En 2021, douze pays, dont la Grèce, avaient demandé à Bruxelles un financement pour la construction de murs frontaliers, payés par les budgets nationaux. La Commission européenne avait catégoriquement refusé. L’Union ne financera pas « de barbelés et de murs » aux frontières pour empêcher les arrivées de migrants, avait clairement déclaré, en octobre 2021, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

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