Bien que la torture ne soit plus une politique orchestrée par l’État », elle existe encore soulignent des organisations de la société civile
La poursuite du phénomène de la torture s’explique essentiellement par l’impunité et la violation des droits humains sous prétexte de lutte antiterroriste.
Bien qu’elle existe encore dans les prisons et les centres de détention en Tunisie, la torture n’est plus une pratique “ordinaire”, ont souligné mercredi plusieurs associations et organisations de la société civile.
Au cours d’une conférence de presse à Tunis pour discuter du rapport sur la réalité de la torture en Tunisie à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la torture (8 mai), elles ont indiqué que la poursuite du phénomène de la torture s’explique essentiellement par l’impunité et la violation des droits humains sous prétexte de lutte antiterroriste.
“Bien que la torture ne soit plus une politique orchestrée par l’Etat, les violations quotidiennes des droits de l’Homme sont palpables”, ont averti ces associations.
Ces violations sont ponctuées d’opérations de répression de grande ampleur, se caractérisant par un usage excessif de la force, outre un recours systématique aux arrestations, aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements.
Selon le rapport sur la réalité de la torture en Tunisie, plus de 30 mille tunisiens fichés sont empêchés de voyager à cause de la procédure ”S17“.
Cette procédure est imposée par le ministère de l’Intérieur contre des personnes jugées suspectes. Celle-ci oblige ces personnes à informer l’administration des frontières de leurs voyages à l’étranger mais également à informer les autorités de leurs mouvements à l’intérieur du pays, avec la possibilité pour les autorités de leur interdire tout déplacement.
Une mesure déplorée par les associations de défense des droits humains dans la mesure où elle est contraire aux dispositions de la Constitution garantissant la liberté de circulation et à l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par la Tunisie.
En ce qui concerne, les conditions de détention dans les prisons tunisiennes, le rapport relève une surpopulation carcérale et des cas de décès pour des raisons qui restaient indéterminées.
“Les conditions de détention dans les prisons tunisiennes ne sont pas conformes aux standards internationaux”, ont souligné ces associations.