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Arrestation de faussaires béninois spécialisés dans les tests négatifs au Covid-19

Au Bénin, la police vient de placer en détention 24 personnes soupçonnées d’être impliquées dans la production ou l’utilisation de faux certificats de tests négatifs au Covid-19. Les autorités comptent sévir, par ailleurs, pour juguler la recrudescence inquiétante de l’épidémie dans le pays.

Alors que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 ne fait que grimper au Bénin depuis le début de l’année 2021, les autorités viennent de mettre la main sur un groupe d’individus accusés d’utilisation et de délivrance de faux certificats de tests négatifs au coronavirus.

Présentés au parquet de Cotonou, ils ont été immédiatement mis en prison et seront jugés pour faux et usage de faux, a indiqué l’instance, citée par les médias locaux, dont la station privée Frissons Radio.

 

Ils étaient d’abord une vingtaine, selon l’annonce du parquet en date du 20 janvier 2021, à être placés sous mandat de dépôt. Le lendemain, 4 autres personnes avaient également été appréhendées et emprisonnées.

Le parquet affirme qu’ils appartiennent à un même réseau dont les autres membres sont toujours activement recherchés.

L’alerte a été donnée quand des voyageurs ont tenté de faire usage de faux certificats de test de Covid-19 à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou, précise-t-il. Le Bénin exige en effet des voyageurs, au départ comme à l’arrivée, des tests négatifs au Covid-19.

Le ministère béninois de la Santé publique, contacté par Sputnik pour en savoir plus sur la situation et le mode opératoire des présumés faussaires, n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, affirmant que le dossier était en cours d’instruction.

Des gens «qui salissent l’image du Bénin»

Le procès des prévenus ne va pas tarder. Selon plusieurs médias locaux, ils seront jugés le 26 janvier 2021 au tribunal de première instance de Cotonou. Ils risquent plusieurs mois d’emprisonnement.

Le 12 janvier, ce même tribunal avait prononcé, contre une ressortissante française arrêtée à l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou en possession d’un certificat de test négatif jugé frauduleux, une peine de 10 mois de prison avec sursis. Elle devrait également verser à l’État béninois une amende de 250.000 francs CFA (environ 382 euros) pour faux et usage de faux.

 

«Les prévenus seront jugés avec la même rigueur, pour que des gens mal intentionnés avides d’argents ne continuent pas à mettre en danger la santé de plusieurs personnes et salir l’image du Bénin à l’étranger» a confié à Sputnik une source judiciaire béninoise qui a requis l’anonymat.

Le même informateur fait allusion à des faits similaires, citant des Béninois. En novembre 2020, la police française avait démantelé un trafic spécialisé dans la délivrance de faux tests de Covid-19 pour des voyageurs en partance de l’aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle. Des médias béninois ont affirmé que parmi les présumés faussaires figuraient des Béninois et des Camerounais.

Sévir contre la flambée de contaminations

Les autorités veulent renforcer le contrôle aux frontières et faire respecter les mesures barrières à l’intérieur, notamment le port systématique des masques de protection, pour limiter l’accroissement des cas de contamination par le coronavirus constaté depuis les fêtes de fin d’année 2020.

Concernant particulièrement le port du masque, les autorités ont déjà commencé à sévir. Ainsi, le 18 janvier 2021, plusieurs agents de santé et des garde-malades accusés de n’avoir pas porté des masques dans l’exercice de leur profession, ont en effet été arrêtés et placés en détention provisoire à Parakou (dans le nord du Bénin) sur ordre du directeur départemental de la Santé, le médecin colonel Ibrahim Mama Cissé.

 

Cette opération, affirme d’ailleurs ce dernier, cité par La Nation-Bénin, va s’étendre à d’autres communes du nord du pays.

Entre le 19 décembre 2020 et le 17 janvier 2021, le nombre de cas de Covid-19 au Bénin a grimpé de 62 à 227, soit une augmentation de près de 400 % en un mois. De quoi inquiéter les autorités à l’approche de la présidentielle dont le premier tour est prévu au mois d’avril prochain. Un événement qui va provoquer de grandes mobilisations et, par conséquent, d’importants risques de nouvelles contaminations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Alphonse Logo
Source :Sputnik 
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