À mi-mandat, Saad-Eddine El Othmani se montre fier du travail de son équipe
Il a présenté, hier aux députés, le bilan des deux premières années de son gouvernement.
GOUVERNEMENT – À moins de trois ans de la fin de son mandat, le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, se montre fier du travail accompli jusque là par son équipe. Devant les députés, il a présenté, hier après-midi, le bilan des deux premières années du gouvernement estimant que ce dernier a réussi “des réalisations structurelles et prometteuses”.
Pour le chef du gouvernement, la signature de l’accord tripartite scellant le dialogue social le 25 avril a bouclé en beauté la fin de la deuxième année du gouvernement. “C’est un pas important dans l’amélioration de la situation sociale des citoyens et qui n’aurait jamais vu le jour sans l’adhésion positive de l’ensemble des partenaires sociaux et économiques”.
Si le gouvernement est en quête de stabilité et de paix sociale, y arriver n’a pas été, pour lui, une mince affaire. El Othmani reconnait la difficulté que son équipe a dû affronter face aux protestations sociales à Al Hoceima ou encore à Jerada mais aussi dans la gestion de certains dossiers, dont celui des enseignants contractuels et les mesures fiscales liées aux commerçants. “Les manifestations à Al Hoceima ont commencé bien avant la constitution de ce gouvernement”, a tenu à rappeler El Othmani aux députés, soulignant que son équipe a dû “intervenir de toute urgence (…) pour accélérer la cadence des projets de ‘Al Hoceima Manarat al Moutawassit’ et rattraper le retard qu’ils accusaient”.
“Pour Jerada, un programme intégré d’urgence a été élaboré pour améliorer les conditions sociales et économiques des habitants”, a-t-il ajouté. Et de reconnaître que “ce gouvernement ou un autre ne peut prétendre pouvoir résoudre les problèmes du Maroc à mi-mandat ou même après avoir accompli son mandat en entier”. Mais El Othmani se dit tout de même convaincu que son équipe est sur “le bon chemin (…) tant que les indicateurs des réformes menées par le gouvernements sont en progression”.
A présent, il faut faire mieux et plus. Il est surtout question de mettre en oeuvre plusieurs chantiers à commencer par la constitution, dont “plus de 450 textes législatifs et organiques ont été produits”. Le gouvernement devra aussi concrétiser l’indépendance de la justice, la numérisation de tous les services du secteur et donner vie à la stratégie des droits de l’Homme.
Le gouvernement aura également à mener à terme la déconcentration de l’administration et la mise en oeuvre effective du processus de régionalisation avancée. Et de rappeler que sept visites de terrain ont été menées auprès des régions pour ”écouter” les élus et acteurs locaux et qu’un décret a été publié en décembre dernier pour servir de mode d’emploi à la décentralisation progressive de l’administration.
Au volet économique, le chef du gouvernement compte sur le régime auto-entrepreneur et sur l’accélération industrielle pour résoudre le problème du chômage. À fin avril dernier, 102.581 auto-entrepreneurs ont été enregistrés contre 32.400 en 2016, ce qui équivaut, pour le gouvernement à un taux de 103% d’atteinte de son objectif 2021. Quant à l’accélération industrielle, elle a atteint 81% des objectifs escomptés, selon El Othmani, affirmant que 405.496 postes de travail ont été créés dans le secteur.
Sur le plan fiscal, le gouvernement promet de poursuivre ses mesures incitatives et de promotion de l’investissement et d’appui aux PME. Il a rappelé, entre autres, la baisse du taux de l’IS de 20% à 17,5% pour les sociétés soumises au taux normal et qui réalisent des bénéfices allant de 300.001 à 1.000.000 dirhams. El Othmani ajoute que son gouvernement a lancé une opération de règlement de la dette liée à la TVA cumulée durant les dernières années au profit des entreprises du secteur privé et des entreprises publiques. Le total est estimé à environ 40 milliards de DH, précise-t-il, qualifiant l’opération de “pas audacieux sans précédent”.