L’Algérie adopte une loi renforçant l’encadrement des médias

Un cadre plus strict pour les journalistes
Les sénateurs algériens ont adopté une nouvelle loi sur l’information qui renforce le contrôle des médias et impose de nouvelles restrictions. Déjà validée par la chambre basse du Parlement, cette loi interdit aux médias algériens de recevoir un financement ou une aide étrangère, sous peine de sanctions pénales.
Un secret professionnel limité et des restrictions pour les binationaux
Bien que le texte reconnaisse le secret professionnel, il oblige les journalistes à révéler leurs sources si la justice le demande. En outre, la loi interdit aux binationaux de posséder ou d’investir dans un média en Algérie.
Des accréditations et des sanctions pour les médias étrangers
L’article 22, qui impose une accréditation aux journalistes étrangers, a été suspendu par le Sénat. Selon les sénateurs, le délai de 30 jours prévu pour obtenir cette accréditation est insuffisant. Par ailleurs, toute personne travaillant pour un média étranger sans ce document risque une amende d’un million de dinars (environ 7 000 euros).
Une application incertaine
Chérif Driss, professeur en sciences politiques à l’Université d’Alger, souligne que l’impact réel de cette loi dépendra des textes d’application, qui tardent souvent à être publiés. Plusieurs sénateurs ont également exprimé cette inquiétude.
Un climat médiatique sous pression
L’Algérie se classe 134ᵉ sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF) en 2022. De plus, le 2 avril, Ihsane El Kadi, patron de presse accusé de financement étranger, a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme.