À Séville, la Tunisie appelle à une réforme urgente du financement mondial

Lors de la 4e Conférence internationale de l’ONU sur le financement du développement (FfD4), qui se tient à Séville du 30 juin au 1er juillet 2025, la Cheffe du gouvernement tunisien, Sarra Zaafrani Zenzri, a lancé un appel fort pour une réforme des mécanismes de financement à l’échelle mondiale.
Des financements adaptés aux priorités nationales
Dans son allocution, la responsable tunisienne a insisté sur la nécessité d’aligner les financements sur les priorités nationales. Elle a notamment cité des domaines clés tels que :
- l’agriculture durable,
- la sécurité hydrique,
- la santé,
- la transition numérique et énergétique.
Elle a plaidé pour des ressources stables, durables et à long terme.
Repenser le rôle des institutions financières internationales
Sarra Zenzri a souligné l’importance de revoir en profondeur le fonctionnement des grandes institutions financières.
Selon elle, ces institutions doivent passer d’une logique d’imposition à une logique de partenariat, en accompagnant véritablement les pays dans leurs politiques de développement.
Un droit au financement équitable pour les pays du Sud
La Tunisie considère l’accès équitable au financement comme un droit légitime. Elle a adopté une stratégie nationale ambitieuse pour faciliter cet accès.
La Cheffe du gouvernement recommande :
- plus de flexibilité dans l’octroi des financements,
- des critères objectifs mieux adaptés aux réalités des pays en développement,
- la création d’un guichet unique sous l’égide de l’ONU pour centraliser les soutiens financiers et techniques.
Pour un pacte financier en faveur de l’Afrique
Elle a appelé à établir un nouveau pacte financier pour l’Afrique, afin de garantir des financements directs et adaptés aux besoins du continent.
Elle a également rappelé que les pays africains subissent les effets du changement climatique, provoqué principalement par les nations industrialisées, ce qui impacte fortement leurs équilibres économiques et sociaux.
Une dette trop lourde qui freine les investissements
Sarra Zenzri a précisé que la Tunisie, comme beaucoup d’autres pays, fait face à une hausse du coût du financement.
Le poids du service de la dette réduit fortement les capacités d’investissement de l’État dans des secteurs essentiels comme :
- l’éducation,
- la santé,
- l’environnement,
- les infrastructures.
Récupération des fonds spoliés : un droit souverain
Enfin, elle a insisté sur la nécessité d’un cadre international contraignant pour accélérer la restitution des fonds spoliés.
Ces ressources, a-t-elle précisé, représentent une garantie pour les générations futures.
Mais la complexité des procédures judiciaires freine aujourd’hui tout progrès concret dans ce domaine.