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Thon rouge: l’Algérie se prépare à pêcher 1.650 tonnes à partir du 26 mai en cours

ALGER- Le ministère de la Pêche et des Produits halieutiques procède aux derniers préparatifs pour le lancement, à partir du 26 mai en cours, de la campagne de pêche au thon rouge pour l'année 2020, afin de pêcher un quota de 1.650 tonnes, a indiqué à l'APS le directeur du développement de la Pêche au ministère, Kadour Omar.

« L’Algérie s’est vue accordée un quota de pêche de 1.650 tonnes de thon rouge, au titre de l’année 2020 sur une réserve totale de 36.000 tonnes autorisée à la pêche par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) », a précisé M. Omar.

Le quota total des réserves du thon rouge en mer Méditerranée ne dépassait pas 12.000 tonnes en 2010, a-t-il ajouté.Il a, par ailleurs, souligné la mobilisation de 23 thoniers pour ces opérations de pêche prévues du 26 mai au 01 juillet prochain, indiquant que les dossiers des armateurs et équipementiers de ces navires ont été reçus au niveau des directions de la Pêche de wilayas, où le quota a été reparti en toute « équité » et « transparence », en prenant compte du tonnage des thoniers et du niveau de leur équipement.

« En application du droit international en la matière, nous avons informé les pêcheurs de thon à l’effet de déposer leurs dossiers et de se préparer à la participation à cette campagne », a-t-il encore précisé, relevant la réception de 25 dossiers. Cependant, le comité concerné en a choisi 23, après étude des dossiers, dont deux dossiers de deux thoniers ayant remplacé deux anciens, a-t-il expliqué.

Depuis 2013, la flotte maritime spécialisée dans la pêche au thon rouge a enregistré une augmentation, le nombre des thoniers étant passé de 4 durant la même année à 14 navires en 2017, puis 23 en 2020. Ces capacités devraient être renforcées par deux nouveaux navires qui entreront en service pendant la saison de pêche au thon rouge pour l’année prochaine (2021), a poursuivi la même source.

Par ailleurs, le montant des redevances et taxes payées par les 23 armateurs et équipementiers au profit du Trésor public, pour l’établissement des licences de pêche, s’élève à 84.552.000 DA, alors que la valeur financière en devise du quota qui sera pêché au cours de la période fixée atteindra près de 5 millions d’euros. Ledit quota sera vendu dans le cadre d’une opération purement commerciale prise en charge par les équipementiers et armateurs.

Pour ce qui est de l’activité d’engraissement du thon qui était prévue en 2018, M. Kadour a regretté le fait que les quatre (04) investisseurs privés titulaires de contrats de concession n’ont pas honoré leurs engagements.

Le ministère a procédé au retrait de leurs contrats de concession, pour les octroyer à d’autres investisseurs sérieux pour la concrétisation de ce projet, a fait savoir le même responsable, expliquant que l’engraissement du thon rouge est une activité à même de réaliser une véritable plus-value dans ce domaine.

Rappelant qu’en 2017 l’Algérie avait obtenu la licence « ICCAT », délivrée par la CICTA, M. Kadour a mis l’accent sur l’impératif de lancer cette activité dans les plus brefs délais.La CICTA tiendra sa réunion le 25 novembre prochain à Antalia (Turquie) pour entamer de nouvelles négociations sur les quotas des pays membres en thon rouge, a-t-il révélé.

Dans ce cadre, le secteur œuvrera à revoir à la hausse le quota de l’Algérie de 1.650 tonnes actuellement à 2.000 tonnes en 2021 et 2.500 tonnes en 2025, a affirmé M. Kaddour, également chef de la délégation algérienne chargée des négociations au sein de la CICTA.

Le coup d’envoi de la campagne de pêche du thon rouge pour l’année 2020 sera donné le 22 mai courant à partir des ports d’Annaba et d’Alger en direction de la zone internationale de la pêche au thon rouge comprise entre la Tunisie, les îles de Malte et la Sicile, en vue de se positionner sur les sites de pêche avant le lancement officiel de la campagne, soit le 25 mai.

Une baisse des prix du thon rouge a été constatée en raison de la crise sanitaire due à la propagation de COVID-19, qui a contraint le client japonais à prendre des mesures préventives ayant mené à cette baisse, en passant de 7 Euros/kg en 2017 à 3 Euros/kg en 2020.

 

Covid-19 : tests de dépistage et confinement pour les  marins-pêcheurs 

 

Quant aux mesures prises pour endiguer la propagation de Covid-19, M.Kadour a indiqué que le nombre des marins-pêcheurs n’avait pas été réduit, car chaque navire est composé de l’équipage indispensable pour l’opération de pêche, à savoir : 16 marins, un contrôleur international, un contrôleur de l’administration et un stagiaire.

Cependant, « le secteur a été contraint de prendre des précautions pour prémunir les équipages et sécuriser les navires », a-t-il souligné.Dans ce sens, le responsable a rappelé qu’une correspondance avait été adressée au ministère de la Défense nationale afin de faciliter la mission d’inspection supplémentaire des navires (en assurant bien entendu la sécurité du bâtiment et du matériel de pêche), indiquant que la tutelle avait également pris contact avec le ministère de la Santé qui a doté le secteur des moyens de prévention nécessaires.

C’est ainsi qu’il a été décidé de soumettre les gens de mer au test de dépistage, avant leur sortie en bateau et après leur retour, mais aussi de les mettre, s’il est nécessaire, en quarantaine pendant 14 jours, en leur assurant un suivi sanitaire rigoureux.

Plus important encore, la tutelle a fait signer aux équipages un engagement les astreignant à respecter les conditions de travail, les règles de pêche et les mesures du Gouvernement en matière de prévention contre la propagation de Covid-19.

De surcroît, une consigne a été distribuée illustrant les actions à entreprendre en cas d’urgence ou d’infection confirmée à bord du navire.Le ministère de la Pêche n’a pas omis d’attirer l’attention du ministère des Affaires étrangères sur les mesures à prendre pour permettre aux navires algériens d’accoster dans les pays voisins (Tunisie, Italie et Malte), en cas de nécessité d’approvisionnement en carburant ou en nourriture et en cas d’urgence.

« Nous tentons de nous adapter à cette conjoncture sanitaire et œuvrons à apporter une valeur ajoutée à l’économie nationale et à remplir les caisses du Trésor public », a soutenu le Directeur du développement de la pêche.

Abordant la construction navale, M. Kadour a affirmé que « le secteur s’emploie à développer ce créneau et à accompagner les investisseurs privés pour promouvoir cette activité, notamment avec les expériences réussies menées à Mascara, Boumerdès et Tizi-Ouzou qui méritent l’encouragement ».

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