Nécessité de développer la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets
ALGER - La ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati a mis l'accent, lundi à Alger, sur la nécessité de développer et d'élargir la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets pour qu'elle soit plus adaptée à la réalité et afin de l'ériger en branche importante de l'économie circulaire.
Dans une allocution prononcée à l’occasion de la journée d’études sur la gestion intégrée et efficace des déchets, Mme Zerrouati a indiqué que la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets connaissait actuellement des dysfonctionnements en dépit des investissements réalisés et de toutes les ressources matérielles et humaines mobilisées.
A cet égard, la ministre a déploré le fait que les projets de prise en charge des déchets « ne soient pas encore à la hauteur des attentes », ajoutant que « beaucoup de points noirs ont été réellement éliminés mais la situation est encore inquiétante, tant que la décharge anarchique font le décor de tant de communes ».
Mme Zerrouati a mis en garde également contre la gravité de la situation environnementale et se s répercussions sur la santé psychique et physiologique du citoyen avant son environnement, précisant que « le dossier des déchets représente aujourd’hui près de 70% des préoccupations du secteur qui aspire à accélérer l’amélioration des performances des centres d’enfouissement technique.
Concernant les risques de l’enfouissement technique, la ministre de l’Environnement a indiqué que conformément à nombre d’études déjà réalisées, le traitement classique des déchets via l’incinération et l’enfouissement anarchique avait causé l’émission de 18% de gaz de méthane qui a un impact sur la hausse des températures causant l’effet de serre, soit plus de 21% par rapport à l’effet de CO².
En revanche, Mme Zerrouati s’est félicitée des aspects positifs du traitement technique des déchets à travers l’enfouissement technique des ressources non recyclables et le recyclage des déchets récupérés, ce qui « permet, dit-elle, l’élimination de 99% des déchets et la contribution à la préservation de notre environnement ».
La ministre a expliqué que « l’attachement à une meilleure prise en charge des ordures ménagères intervient en réponse aux nombreux appels lancés par les citoyens, via les médias et réseaux sociaux, pour la réduction, voire l’éradication du phénomène des décharges anarchiques, et une application rigoureuse des moyens de recyclage et de gestion des ordures, l’un des principaux axe de l’économie circulaire.
L’Algérie a opté depuis 2001 pour des centres d’enfouissement technique, indispensables au traitement des ordures, notamment ménagères, a-t-elle poursuivi, ajoutant que 95 centres d’enfouissement technique étaient actuellement en cours d’exploitation, et 4 stations de traitement du liquide résiduel des ordures, le lixiviat, en service.
La ministre a souligné, en outre, que ces structures ont toujours représenté une source de préoccupation pour les citoyens, en raison de leur faible performance due à un manque d’organisation et une défaillance en termes de tri et de gestion des ordures.
La situation exige, selon la ministre, le développement des mécanismes d’accompagnement en matière de gestion et de contrôle de ces structures.
Mme. Zerouati a mis en avant l’importance de la convention signée entre son département ministériel et le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, en coopération avec l’Agence allemande pour la coopération technique (GTZ), sur l’organisation et le contrôle de la gestion d’ordures au niveau des centres d’enfouissement, selon les normes internationales en vigueur, avec un contrôle régulier par les experts en vue de pallier tout dysfonctionnement.
Dans une déclaration à la presse, la ministre a relevé les difficultés rencontrées par les collectivités locales en matière de gestion des ordures, induites par un manque des moyens matériels, rappelant que le taux
de l’impôt imposé aux déchets ménagers collecté par les communes ne dépassait pas actuellement 5%.