L’érosion des sols affecte 95% de la production agricole dans le monde
ALGER – Le sol qui est rempli d’eau, d’éléments nutritifs et de micro-organismes essentiels à la croissance des aliments est l’un des éléments clés d’un avenir « Faim Zéro », a indiqué la FAO sur son site web, en tirant la sonnette d’alarme sur l’érosion de ces sols qui affecte 95% de la production agricole mondiale.
Selon l’Organisation des Nations Unies chargée de l’alimentation et de l’agriculture (FAO), « la restauration de quelques centimètres de sol peut prendre jusqu’à 1.000 ans. Par conséquent, si nous voulons assurer la sécurité alimentaire et une meilleure nutrition à l’avenir, nous devons dès à présent prendre soin de notre sol ».
L’équivalent d’un terrain de football s’érode toutes les cinq secondes, affirme la FAO soulignant que l’érosion est l’une des principales menaces qui pèsent sur les sols et sur la sécurité alimentaire.
Par définition, l’érosion consiste en l’élimination de la couche arable par l’eau, le vent ou des activités agricoles non durables telles que le travail intensif du sol, sachant qu’une partie de l’érosion des sols est naturelle et se produit dans toutes les conditions climatiques et sur tous les continents, tandis qu’une grande partie de ce phénomène est due à des activités humaines non durables – telles que le surpâturage, l’agriculture intensive et la déforestation – qui peuvent multiplier par 1.000 le taux d’érosion des sols.
Plus de 90% des sols pourraient se dégrader d’ici à 2050
« L’accélération de l’érosion des sols peut avoir des conséquences désastreuses pour nous tous. Si nous n’agissons pas maintenant, plus de 90% des sols de la surface de la terre pourraient se dégrader d’ici à 2050 », averti la FAO.
Et d’ajouter qu’il existe cinq façons dont l’érosion des sols menace notre sécurité alimentaire et la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
Ainsi, selon cette même publication l’érosion du sol inhibe notre capacité à produire des aliments nutritifs, en diminuant les éléments nutritifs disponibles pour les plantes ainsi que l’espace dont elles disposent pour s’enraciner, l’érosion du sol peut réduire le rendement des cultures jusqu’à 50%.
De même, l’érosion des sols peut augmenter la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles comme les glissements de terrain et les inondations.
En troisième lieu, la FAO cite que l’érosion des sols entraîne la dégradation des écosystèmes et affecte l’approvisionnement en eau, de plus, avec moins de sol pour absorber les fortes pluies, les inondations peuvent devenir plus fréquentes et plus intenses.
L’érosion des sols endommage les infrastructures urbaines, a encore ajouté la même source qui explique que lorsque le sol n’est pas retenu par les racines des plantes, il peut être facilement déplacé par le vent ou l’eau.
Enfin l’organisation onusienne indique également que l’érosion des sols contribue à la pauvreté et peut conduire à la migration.
Selon elle, plus de 68 millions de personnes dans le monde ont été déplacées de chez elles, dont beaucoup pour des raisons liées au climat, notant que l’érosion des sols ne fait qu’exacerber les effets du changement climatique.
Avec moins de sols, les écosystèmes ont moins de résilience pour s’adapter aux nouveaux modèles de température et de précipitations, et l’appauvrissement des sols aggrave les effets des phénomènes météorologiques, faisant que les moyens d’existence des populations sont de plus en plus affectés et de plus en plus de personnes peuvent être contraintes de s’installer ailleurs.
La lutte contre l’érosion des sols sera la clé d’un avenir « Faim Zéro » et de la réalisation du Programme 2030, affirme la FAO qui souligne que dans certaines régions du monde, les taux d’érosion des sols ont baissé au cours des dernières décennies.
En fait, soutient-elle, l’érosion peut être considérablement réduite dans presque toutes les situations grâce à des pratiques de gestion durable des sols telles que la construction de terrasses ou en faisant pousser des cultures de couverture qui protègent la surface du sol.
En travaillant ensemble, les agriculteurs, les scientifiques et les décideurs peuvent créer des stratégies et des programmes pour lutter contre l’érosion des sols, a-t-elle conclu.