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L’adhésion de l’Algérie à la ZLECAF lui conférera un pouvoir d’influence

ALGER - Le ministre du Commerce, Kamel Rezig a indiqué mardi que l'adhésion de l'Algérie à la Zone de libre échange africaine (ZLECAf), début 2021, lui conférera la qualité de pays fondateur et un pouvoir d'influence sur les décisions et la formulation de conditions.

Lors d’une séance d’audition devant la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté à l’Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi portant approbation de l’accord portant création de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), conclu le 21 mars 2018 à Kigali, M. Rezig a précisé que le facteur temps était « très important » car permettant au pays d’adhérer à cette zone en toute force d’efficacité et d’influence, d’autant que l’Algérie dispose de sept passages frontaliers vers les pays africains.

La ZLECAF compte 53 pays avec une densité de population dépassant 1,2 milliard d’habitants, en prévision des 2,5 milliards attendus en 2050.

Pour M. Rezig, ces données requièrent d’accélérer la régulation des procédures légales et réglementations d’adhésion à cette zone qui permettront l’accès des marchandises et services algériens aux pays africains, l’investissement, la protection de la propriété intellectuelle et autres privilèges importants à même de relancer l’échange commercial avec les pays africains, notamment les pays voisins.

Cela permettra également d’accroitre le volume des échanges interafricains avec un taux de 52% par rapport à leur volume actuel et de 15% au niveau international.

Le ministre a en outre ajouté que l’Algérie devrait bénéficier du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique de 2,5 milliards USD et des recettes du marché africain d’une valeur de 3.000 milliards USD.

L’adhésion de l’Algérie à cette zone donnera lieu à la relance du commerce interafricain à travers les passages frontaliers et la création d’emplois en vue d’améliorer le niveau de vie des populations des zones frontalières, liées les unes aux autres par des liens de bon voisinage.

De plus, elle permettra de relancer les activités commerciales dans les zones d’ombre du sud et d’améliorer les conditions de vie au niveau des wilayas frontalières.

Le secteur du Commerce œuvre, ajoute le ministre, à traiter les problématiques de transport et de logistique, à travers l’ouverture de l’espace devant l’opérateur économique et l’octroi de prorogatives aux walis, en vue d’organiser les opérations de transport tout en les sécurisant, et ce en coordination avec les autorités sécuritaires spécialisées.

Dans ce cadre, il a été décidé l’octroi d’indemnisations de transport en fonction du taux d’investissement et du volume des produits exportés en cas de passage de caravanes d’exportation par des circuits vétustes. La semaine écoulée, 164 camions semi-remorques chargés de marchandises algériennes ont transité vers le Niger.

Selon le ministre, il sera procédé, dans ce cadre, à la création de stations-services, de surfaces commerciales et d’autres, ainsi qu’à la création d’espaces de commerce algériens au Mali et au Niger.

« Actuellement, un texte juridique sur les zones libres à Tindouf, Adrar, Illizi et Tamanrasset  est en passe d’être élaboré et sera soumis au Gouvernement dès sa finalisation », a-t-il ajouté.

Pour ce qui est des problématiques soulevées par les membres de la Commission, lesquelles portent sur les banques, les problèmes de change, le manque de chalutiers, le rôle faible des consulats à l’étranger dans la promotion du produit local et le non-respect par certains opérateurs des accords conclus, M. Rezig a indiqué que tous ces obstacles étaient pris en compte par son département ministériel en vue d’y remédier, à travers des ateliers spécialisés.

Tout en rassurant les membres de la Commission parlementaire, M. Rezig a indiqué que le secteur du Commerce œuvre, de concert avec les autres secteurs ministériels, à ce que cet accès à cette zone soit un acquis pour le pays.

Et d’ajouter : « Nous ne commettrons plus les erreurs du passé et il est de notre droit d’avoir une part de la valeur de 3.000 milliards de dollars en circulation sur le marché africain ».

Selon le ministre, le secteur est actuellement en négociation avec la partie africaine, autour du démantèlement tarifaire.

A l’entame de l’année 2021, un atelier sera lancé pour redynamiser le rôle des missions diplomatiques qui seront érigées en vitrines à même de vulgariser aussi bien le potentiel du pays que ses produits, à travers la formation d’agents à cet effet.

Le secteur s’attèle à la réalisation de la cartographie nationale de vulgarisation du produit local en trois langues et qui sera une base de données pour les diplomates algériens à l’étranger, à même de leur permettre de promouvoir les produits nationaux.

 

Cahier de charges en cours pour régir la participation de l’Algérie aux expositions internationales

 

Le secteur s’emploie à ériger la Chambre de Commerce et d’Industrie algéro-française en une chambre de Commerce et d’industrie internationale regroupant plusieurs conseils conjoints avec différents pays, notamment africains, et favorisant la mise sur le marché de produits algériens à l’étranger.

Dans la même optique, le ministère du Commerce s’apprête à élaborer un cahier de charges régissant la participation des entreprises algériennes aux expositions internationales, avec l’avantage de rembourser les charges de transport et de location d’espaces, pouvant atteindre 80% en attendant de couvrir la totalité des frais, et d’offrir un taux de 10% supplémentaires en guise de motivation en cas de conclusion d’accords.

Le ministère du Commerce s’attèle, en coordination avec le ministère des Finances, à mettre en place un réseau des banques nationales à l’étranger et à signer des conventions avec la Banque centrale et des banques internationales.

C’est ainsi qu’il sera procédé à l’ouverture de filiales de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) à l’étranger, en annulant l’idée d’exporter l’excédent et en tentant de réserver un taux de 20% du produit national destiné à l’étranger.

Rezig a, par ailleurs, fait part de la volonté de son secteur de relancer le projet de foire de produits algériens en Russie dans le cadre de l’Union économique euro-asiatique (UEE), et de réactiver le conseil d’affaires algéro-russe.

L’Algérie ne renon cera pas à son rôle dans la région arabe et européenne, a-t-il estimé, confiant que « nous allons revenir en force dans la région arabe et européenne ».

En outre, le ministre a mis l’accent sur l’impératif pour les responsables de coopérer et de coordonner leur action, quel que soit leur poste de responsabilité, et ce, dira-t-il, afin d’exécuter ces procédures, améliorer le climat des affaires et éliminer la culture de la bureaucratie qui constitue un véritable obstacle.

Au volet numérisation et modernisation du département du Commerce, le ministre a cité le projet de Registre de commerce électronique dont l’élaboration en moins d’une heure sera annoncé dasn les tout prochains jours.

Enfin, M. Rezig a rappelé le projet de généralisation des terminaux de paiement électroniques (TPE) qui a enregistré un certain progrès, citant à titre d’exemple la wilaya de M’sila qui vient en tête des wilayas en termes d’utilisation de ce moyen de paiement.

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