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Economie verte: l’appui financier des gouvernements aux porteurs de projets est incontournable

ALGER - La transition des pays en développement vers l’économie verte est tributaire de l’appui financier des gouvernements aux porteurs de projets, ont fait constaté mercredi à Alger des experts lors d'un atelier sur l’économie verte et les énergies renouvelables.

 

« Les sources d’investissements limitées en recherche et développement constituent le principale obstacle à la promotion de l’économie verte notamment dans les pays en développement », a fait observé Peter Oksen, administrateur principal de programme changement climatique et sécurité alimentaire auprès l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

Intervenant lors de cette rencontre organisée par l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) en collaboration avec l’OMPI, M. Oksen a fait remarquer qu’il y a une faible incitation aux solutions vertes dans les économies des pays en développement notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture et des déchets.

Par ailleurs, il a assuré que la volonté politique conduit à des investissements élevés. A ce titre, il a cité l’exemple du Danemark qui consacre chaque année une enveloppe financière de 2,4 milliards de dollars à la recherche et à l’innovation dans le domaine des énergies propres et renouvelables.

« Dans ce pays, où opèrent actuellement 1.200 entreprises de technologies vertes, le gouvernement consacre un fonds public pour l’innovation dans les produits verts, les nouveaux modèles d’entreprises vertes et les technologies qui bénéficient à la société dans son ensemble », a-t-il fait savoir, en affirmant que 85 % de ces entreprises collaboraient avec les universités et les centres de recherches au Danemark et ceux de différents pays de l’Europe.

Le représentant de l’OMPI insiste à ce propos sur la création d’un environnement propice à l’innovation dans le domaine des technologies vertes grâce à la collaboration entre les entreprises, les instituts de recherche et les institutions publiques.

Il a également relevé la nécessité d’accorder une « attention urgente » pour lever des fonds permettant de développer l’économie verte et lancer les projets écologiques dans ces pays.

Parmi les secteurs de l’économie verte qui devraient être encouragés et financés par les gouvernements, il a cité la production d’énergie propre et renouvelable, le recyclage des déchets à travers l’économie circulaire et la promotion d’une agriculture durable et respectueuse de la nature.

« Il s’agit d’inciter les entreprises à continuer à innover, produire des technologies de pointe, économe en ressources, qu’elles peuvent commercialiser à l’échelle mondiale », a-t-il résumé.

Pour sa part, le Directeur du bureau de l’OMPI en Algérie, Mohamed Salek, a affirme que la thématique du réchauffement climatique et l’obligation pour les gouvernements d’aller vers une économie verte était au cœur des préoccupations internationales depuis des années.

« La pollution et le réchauffement climatiques générés par l’utilisation des énergies fossiles devraient inciter les gouvernements d’aller vers une transition écologique fondée sur l’économie verte et les énergies renouvelables », a-t-il déclaré.

Selon lui, cette transition devrait également profiter aux populations de ses pays tant sur le plan social qu’économique.

Quant à la protection des droits de la propriété intellectuelle, il a estimé qu’elle est plus que nécessaire. « Elle stimule l’innovation en générant des bénéfices pour les investisseurs et les créateurs à la fois » a-t-il soutenu.

De son côté, le directeur du développent de la promotion et de la valorisation des énergies renouvelables au ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables, Mourad Chikhi, a assuré que le défi pour l’Algérie était celui d’assurer l’équilibre entre le progrès socio-économique et le maintien des ressources et des écosystèmes de la planète. Cet objectif est tout à fait conforme aux agendas de l’ONU 2030 sur le Climat et le Développement durable.

M. Chikhi a rappelé dans ce sens que le pays s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 7 % à l’horizon 2030 en utilisant les moyens nationaux à travers des actions visant à opérer une transition énergétiques et une diversification économique. Cette réduction pourrait atteindre jusqu’à 22 %, a-t-il affirmé.

Il a évoqué dans ce contexte la stratégie de l’Algérie qui s’étale entre 2020 et 2030, ciblant particulièrement les secteurs de l’énergie, des forêts, de l’habitat, des transports, de l’industrie et des déchets.

« Le programme national des énergies renouvelables, a-t-il poursuivi, vise également la réduction de 9% de la consommation globale de l’énergie à l’horizon 2030, l’installation d’un important programme thermique de logements ainsi qu’à la conversation  au GPL d’un million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus.

 

Source :A.P.S

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