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Crise politique : démarches en vue de relancer un dialogue national inclusif

ALGER - Les appels lancés par les pouvoirs publics et les différentes forces vives du pays concernant l'organisation d'un dialogue national inclusif, en vue de trouver des solutions consensuelles à la crise politique, se sont concrétisés par des initiatives politiques et des feuilles de route, dont les auteurs s'efforcent de les cristalliser en un projet national inclusif appelé à faire le consensus de l'ensemble des forces politiques du pays.

En dépit de la différence de ces démarches, il n’en demeure pas moins que ces dernières soulignent toutes la nécessaire fusion de tous les efforts au sein d’un cadre national, à travers  un « dialogue inclusif » auquel appellent les autorités supérieures représentées par la Présidence de la République qui adoptent une nouvelle approche pour accompagner le dialogue et parvenir à l’élection présidentielle.

Le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah a plaidé, dans ses derniers discours, pour « la mise en place d’une feuille de route consensuelle que l’Etat œuvrera à organiser dans les meilleurs délais », en vue de sortie de la crise politique.

Après la suspension du scrutin présidentiel qui était prévu le 4 juillet, M. Bensalah a intensifié ses rencontres avec le Premier ministre, Noureddine Bedoui, en vue de débattre « des procédures à prendre concernant l’organisation du dialogue politique, et les mécanismes de relance du processus électoral ».

A ce titre, M. Bensalah a invité la classe politique, la société civile et les personnalités patriotique nationales à opter pour la voie du dialogue inclusif en vue de poser les jalons du processus de concertation que l’Etat s’emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre « de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l’organisation du scrutin dans un climat d’entente et de sérénité « , en s’engageant à « garantir au scrutin présidentiel toutes les conditions d’une élection régulière, libre et transparente, telle que souhaitée par notre peuple ».

Pour sa part, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a souligné dans toutes ses visites sur le terrain dans les différentes régions militaires, l’importance du dialogue sérieux et mis en avant, à maintes reprises, l’impératif « d’accélérer l’élection d’un président de la République dans les délais possibles constitutionnellement et acceptables dans le temps », soulignant que « ces délais ont atteint aujourd’hui leur limite ».

L’institution militaire veille à respecter l’attachement résolu aux « solutions légales et constitutionnelles pour résoudre la crise que traverse l’Algérie », estimant que les clés de sortie de cette crise passait par le rejet de tout égoïsme, qu’il soit centré sur une personne, un parti ou autre, « en faisant prévaloir l’intérêt de l’Algérie au-dessus de tout autre intérêt », avait-il souligné.

 

Les partis de l’opposition et les acteurs de la société civile initient les assises nationales du dialogue

 

L’opposition, représentée par « les forces du changement », ainsi que les acteurs de la société civile et les personnalités nationales, ont salué cet appel au dialogue, et entamé l’organisation de rencontres périodiques depuis le début du Hirak populaire, visant à cristalliser et adapter les revendications populaires au dispositif juridique et politique de l’Etat.

Après plusieurs réunions, ces parties ont convenu de tenir, le 06 juillet, les assises nationales du dialogue, dont certains contours consistent à « accélérer le retour vers le processus électoral et renoncer à l’idée de l’Assemblée constituante ».

L’ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi a affirmé avoir été chargé de la mission de coordination pour la gestion de ces assises qui verront la participation de partis politiques, de personnalités, de représentants de la société civile et de jeunes du hirak populaire. Il s’agit d’une initiative politique inclusive qui vise, a-t-il indiqué, à mettre en place une conception et des mécanismes pour sortir de la crise et d’aller, dans des délais raisonnables, vers l’organisation de la première élection présidentielle démocratique dans l’histoire du pays.

Par ailleurs, les réunions des acteurs de la société civile ont été couronnées par une conférence nationale, tenue le 15 juin dernier, à l’issue de laquelle une feuille de route a été mise au point, laquelle sera présentée à l’occasion des assises nationales du dialogue, prévues le 06 juillet.

Cette initiative met en avant la nécessité de « l’accélération de la transition démocratique fluide conformément à un processus électoral concrétisant la rupture avec les systèmes de tyrannie et de corruption et garantissant l’édification d’institutions légitimes et crédibles », proposant « l’installation d’une personnalité nationale ou d’une instance présidentielle consensuelle supervisant la période de transition pour la reprise du processus électoral pour une période de 6 mois à un an au maximum ».

Les acteurs de la société civile suggèrent, également, « la formation d’un gouvernement de compétences nationales pour la gestion des affaires et l’installation d’une instance indépendante chargée de la supervision, l’organisation et l’annonce des résultats de l’élection, en garantissant les mécanismes de contrôle », appelant, dans ce sens, à « l’ouverture d’un dialogue national global avec la classe politique, les personnalités nationales et la  société civile ainsi que les militants du Hirak populaire au sujet de la situation politique et socioéconomique du pays », et aux « mécanismes de sortie de la crise, dans l’espoir que ce dialogue soit être couronné par une conférence nationale ».

Pour leur part, des partis politiques et des organisations syndicales ainsi que des personnalités nationales ont appelé, lors d’une réunion des partis dits « Forces pour l’alternative démocratique » à des initiatives communes pour asseoir un « véritable » climat de dialogue, prometteur d’une sortie de crise politique que traverse le pays.

Toutefois, ces forces plaident pour « la contribution collective des acteurs en vue d’aller vers une période de transition pour un véritable changement », un point qui a suscité « la réticence » de certaines parties de ces forces quant à la participation au prochain dialogue des forces de l’opposition.

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