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Royaume-Uni : Les migrants entrés illégalement ne pourront plus devenir citoyens

Le gouvernement travailliste renforce sa politique migratoire. De nouvelles directives, publiées le 10 janvier, imposent le rejet quasi systématique des demandes de naturalisation pour les migrants et demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni. Les enjeux de l’immigration au Royaume-Uni sont au cœur des débats politiques actuels. Le Royaume-Uni immigration est devenue une question centrale.

Ces instructions, adressées aux services chargés d’examiner les dossiers, concernent notamment les personnes ayant traversé la Manche de manière irrégulière. Peu importe le temps passé sur le territoire, leur demande sera en principe refusée, bien qu’un examen au cas par cas reste possible.

Une politique controversée

Le ministère de l’Intérieur rappelle que des règles existaient déjà pour empêcher les migrants illégaux d’acquérir la nationalité. Cependant, cette nouvelle directive renforce le dispositif. « Quiconque entre illégalement, notamment par bateau, encourt un refus de naturalisation », précise un porte-parole en charge du Royaume-Uni immigration.

Ce durcissement suscite de vives critiques, y compris au sein du Parti travailliste. La députée Stella Creasy estime qu’il est injuste d’accorder le statut de réfugié à une personne sans lui permettre ensuite d’obtenir la nationalité. L’ONG Free Movement dénonce une mesure « dommageable pour l’intégration » et pénalisant de nombreux réfugiés. Le Royaume-Uni immigration touche donc des vies de multiples manières.

Sous pression, le gouvernement de Keir Starmer reprend en partie la politique migratoire de son prédécesseur Rishi Sunak. La montée en puissance du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage influence également ces décisions.

Lutte contre les passeurs et durcissement des contrôles

Depuis son arrivée au pouvoir en juillet, Keir Starmer multiplie les annonces contre l’immigration irrégulière. Le projet de loi « sécurité, asile et immigration », actuellement examiné par le Parlement, prévoit des sanctions financières contre les passeurs. Le gouvernement pourra geler leurs avoirs et ceux des fabricants de bateaux utilisés pour les traversées clandestines.

Les forces de l’ordre auront aussi plus de pouvoir. Elles pourront saisir les appareils électroniques des migrants pour identifier les réseaux de passeurs. Un nouveau délit, puni de cinq ans de prison, sanctionnera ceux qui partagent en ligne des informations facilitant ces traversées.

Traversées de la Manche en hausse

En 2024, près de 37 000 migrants ont rejoint le Royaume-Uni en traversant la Manche, soit 25 % de plus qu’en 2023. Malgré un chiffre en baisse par rapport au record de 45 000 en 2022, les autorités restent préoccupées. Ainsi, le Royaume-Uni immigration continue d’augmenter.

Ces traversées dangereuses ont causé la mort de 77 personnes en 2024. Depuis le début de l’année 2025, quatre autres migrants ont déjà perdu la vie dans ces tentatives désespérées.

Pour endiguer le phénomène, Londres a débloqué 90 millions d’euros pour financer la lutte contre les passeurs. Un dispositif de surveillance renforcé et l’envoi de 100 enquêteurs spécialisés sont prévus. Par ailleurs, le Royaume-Uni a signé des accords avec plusieurs pays, dont l’Irak et la Serbie, pour mieux traquer les réseaux criminels en lien avec Royaume-Uni immigration.

Ce durcissement suffira-t-il à limiter l’immigration irrégulière ? Rien n’est moins sûr, d’autant que les passeurs s’appuient sur des circuits financiers clandestins, souvent insaisissables par les autorités.

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