L’UE propose des « hubs de retours » pour accélérer l’expulsion des migrants

Le 11 mars, la Commission européenne a dévoilé des mesures pour accélérer l’expulsion des migrants en situation irrégulière. Elle propose notamment la création de « hubs de retours » dans des pays hors de l’UE. Ces centres accueilleront les migrants dont la demande d’asile a été rejetée.
Actuellement, moins de 20 % des expulsions décidées sont mises en œuvre. Pour améliorer la situation, la Commission envisage plusieurs solutions :
- Encadrer les initiatives des États membres : Ces derniers pourront ouvrir des centres dans des pays tiers, tout en garantissant le respect des normes internationales.
- Appliquer des sanctions strictes : Les migrants refusant de quitter l’UE risqueront la confiscation de leurs documents, la détention et une interdiction prolongée d’entrée en Europe.
- Harmoniser les décisions d’expulsion : Une décision prise par un pays de l’UE s’appliquera dans tous les autres États membres.
Magnus Brunner, commissaire européen, affirme que ces mesures restaureront la confiance des citoyens dans la gestion des flux migratoires.
Le projet a suscité de vives réactions. L’Espagne s’oppose à cette proposition, craignant des violations des droits humains. À l’inverse, les Pays-Bas et les pays scandinaves la soutiennent, estimant que les politiques actuelles sont inefficaces. La France est, quant à elle, restée plus prudente.
Les ONG, comme l’International Rescue Committee, mettent en garde contre les risques de conditions de détention inhumaines dans ces centres. L’eurodéputée Mélissa Camara a également critiqué la création de « zones de non-droit ».
Malgré une forte baisse du nombre de passages illégaux aux frontières de l’UE en 2024, ce projet reste controversé. Il doit maintenant obtenir l’approbation du Parlement européen et des États membres.