Le Togo mise sur les plantes médicinales contre le Covid-19
Alors que Madagascar fait feu de tout bois pour promouvoir son remède anti-Covid-19, le Togo envisage lui aussi de trouver sa propre solution miracle, à base de plantes médicinales, contre le coronavirus. Les chercheurs de l’université de Lomé disent même avoir obtenu, à ce stade expérimental, des résultats probants.

Un protocole initial basé sur la chloroquine
Jusqu’à présent, le Togo traitait les cas de Covid-19 avec un protocole à base de chloroquine. Mais ce pays d’Afrique de l’Ouest souhaite aller plus loin en développant son propre remède. Pour cela, il s’appuie sur les plantes médicinales locales.
Des recherches en cours à l’université de Lomé
Depuis plusieurs semaines, les chercheurs de la faculté mixte de médecine de l’université de Lomé mènent des études sur des extraits de plantes. Leurs premiers résultats semblent encourageants.
Lors d’une réunion le 12 mai, les chercheurs ont partagé leurs avancées avec les responsables de l’université. « Nos tests in vitro ont donné des résultats très concluants. Trois ou quatre remèdes à base de plantes se révèlent très efficaces. Nous allons maintenant passer aux tests sur les animaux avant d’envisager des essais sur l’homme », a expliqué le professeur Kouamé Kokou, président de la Commission Covid-19.
Un projet soutenu par des experts locaux
Dès l’apparition du premier cas de Covid-19 au Togo, un comité de riposte a été mis en place. En parallèle, l’université de Lomé a lancé un appel aux tradithérapeutes du pays. Sur une centaine de propositions reçues, douze ont été sélectionnées. Depuis, des épidémiologistes, biologistes et chercheurs travaillent activement sur ce projet.
Des recommandations pour renforcer l’immunité
En attendant un remède validé, la commission encourage l’utilisation de certaines plantes pour renforcer le système immunitaire. Parmi elles, l’aloe vera, le poivre de Guinée et le tamarin. À l’inverse, elle déconseille la noix de coco sèche et la canne à sucre, jugées néfastes pour l’immunité.
Un mouvement plus large en Afrique
Le Togo s’inscrit dans une dynamique observée dans plusieurs pays africains. Le Burkina Faso étudie l’Apivirine, un traitement mis au point par le Béninois Valentin Agon. De son côté, Madagascar promeut son « Covid-Organics », un remède à base d’Artémisia.
Le Togo a d’ailleurs reçu des lots de Covid-Organics en don du président malgache. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle qu’aucun de ces traitements n’a encore été validé scientifiquement. Le président malgache estime que cette réticence vient du fait que le remède provient d’Afrique plutôt que d’Europe.