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Italie : Ouverture de cinq centres de rétention pour migrants

L’Italie va ouvrir cinq nouveaux centres de rétention pour migrants (CPR) dans les prochains mois. Deux d’entre eux seront opérationnels dès le printemps 2025. Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a précisé que ces centres accueilleront les migrants en situation irrégulière en attendant leur expulsion.

Un centre spécial pour les migrants « sûrs »

En plus de ces cinq centres, un établissement particulier sera dédié aux migrants en provenance de pays considérés comme « sûrs », tels que la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Le centre de Turin, fermé en 2023 après des manifestations, rouvrira également ses portes. Piantedosi a souligné que le gouvernement souhaite expulser les migrants jugés dangereux ou ayant un casier judiciaire.

Le décret Cutro : un cadre législatif renforcé

Cette initiative fait suite au décret Cutro, adopté en mai 2023. Ce décret prévoit la construction de dix nouveaux centres de rétention et prolonge la durée maximale de rétention des migrants, passant de 135 jours à 18 mois.

Des critiques sur les conditions de détention

L’ouverture de ces centres a suscité des critiques, notamment de la part d’Amnesty International. L’organisation dénonce les conditions de détention, particulièrement pour les migrants tunisiens. Amnesty affirme que certains sont enfermés dès leur arrivée, sans possibilité de demander l’asile. Plusieurs enquêtes ont révélé des abus dans ces centres. Au CPR de Palazzo San Gervasio, par exemple, des migrants ont été contraints de prendre des médicaments pour maintenir l’ordre. Entre 2018 et 2022, plus de 30 cas de mauvais traitements ont été signalés.

Les conséquences tragiques des conditions de vie

Les conditions de détention dans les CPR ont eu des conséquences tragiques. En février 2024, Ousmane Sylla, un migrant guinéen, s’est suicidé dans le CPR de Ponte Galeria, près de Rome. Ce centre, où environ 100 personnes sont détenues, est régulièrement décrit comme insupportable. De nombreux responsables politiques et observateurs ont dénoncé ces conditions inhumaines.

Un hommage aux victimes

En hommage à Ousmane Sylla et à Moussa Balde, un autre migrant décédé dans un CPR, une fresque a été inaugurée à Rome en février 2024. La sœur d’Ousmane a expliqué que son frère avait voulu attirer l’attention sur le sort des migrants enfermés dans ces centres et encourager la lutte contre ces injustices.

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