Covid-19

Algérie: un épidémiologiste tire la sonnette d’alarme quant à l’évolution du Covid-19 dans le pays

Le nombre de malades du Covid-19 est en augmentation rapide en Algérie, dans un contexte d’épuisement du personnel de santé, a déclaré à TSA le Pr Mohamed Yousfi, épidémiologiste à l’hôpital de Boufarik, soulignant que «la situation est très préoccupante». Il a appelé les Algériens à observer scrupuleusement les règles d’hygiène.

Dans une déclaration au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA), le chef du service des maladies infectieuses de l’Établissement public hospitalier (EPH) de la ville de Boufarik, à l’ouest de la capitale Alger, le Pr Mohamed Yousfi, a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation épidémiologique dans le pays qu’il a qualifiée de «très préoccupante» pour deux raisons.

«La situation est très préoccupante par rapport à deux éléments», a-t-il déclaré, expliquant qu’il y a «d’un côté une augmentation du nombre des malades infectés au Covid-19 pour la plupart des cas graves, et de l’autre vous avez des professionnels de la santé qui sont épuisés».

L’hôpital de Boufarik comme exemple

Situé dans la wilaya (région) de Blida, épicentre de l’épidémie dans le pays, l’EPH de Boufarik a été à l’avant-garde de la lutte contre le Covid-19.

Ainsi, M.Yousfi a informé que le personnel de son service, à titre d’exemple, «affronte l’épidémie depuis bientôt cinq mois sans le moindre répit». Selon lui, la «pression […] ne s’arrête pas» en raison des flux ininterrompus de malades ces dernières semaines.

À ce propos, il a précisé qu’«après une accalmie durant le mois d’avril dernier, avec une diminution des cas, depuis un mois et demi c’est du non-stop avec les capacités de l’hôpital qui sont saturées».

Le Pr Yousfi a indiqué, à cet effet, que les 135 lits d’hospitalisation réquisitionnés pour le Covid-19 à l’EPH de Boufarik sont tous occupés, et ce malgré la réduction de la durée d’occupation à cinq jours.

La situation est-elle maitrisée?

Selon le spécialiste, le nombre de malades hospitalisés qui présentent des formes graves d’infection pulmonaire est en augmentation. Ces derniers qui souffrent également de maladies chroniques sont transférés en réanimation, a-t-il expliqué, précisant que parmi eux il y a beaucoup de décès.

Dans ce contexte, commentant les propos de certains responsables qui ont affirmé que la situation était sous contrôle, le Pr Mohamed Yousfi a souligné que «j’ai l’impression que les personnes qui font ces déclarations sont dans leurs bureaux et ne connaissent pas le terrain», exprimant ainsi sa «consternation».

Enfin, tout en déplorant le non-respect par ses concitoyens des mesures d’hygiène sanitaire, l’épidémiologiste a pointé «le manque d’autorité dans l’application de la loi contre les contrevenants aux gestes barrières notamment le port du masque et la distanciation physique».

L’évolution de la situation

Dans le même sens que les mises en garde du Pr Yousfi, le Président Abdelmadjid Tebboune avait affirmé samedi 4 juillet sur France 24 que certains jeunes algériens ne croyaient pas en l’existence de la maladie du Covid-19. «Pour eux, tant qu’ils ne voient pas le virus, ils n’y croient pas», avait-il alors dit, appelant à la raison ceux qui pensent que l’État exploite cette épidémie pour étouffer l’opposition politique en empêchant le retour du Hirak.

Ainsi, l’insouciance de certains Algériens n’est pas restée sans impact sur l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays. En effet, le porte-parole du comité scientifique, le Pr Djamel Fourar, a fait état lors d’un point presse ce mardi 14 juillet de 527 nouveaux cas de contamination. Selon lui, le total des cas confirmés depuis le début de la maladie en Algérie s’élève à 20.216, soit 1,2 pour 100.000 habitants, dont 1.027 décès et 14.351 guérisons.

 

 

 

 

 

 

 

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Par Kamal Louadj
Source :Sputnik 
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