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Algérie – L’APN met en garde contre les retombées d’une hausse des prix de carburants

ALGER- Les membres de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont mis en garde, lundi à Alger, contre les retombées socio-économiques de la hausse des prix de carburants, proposée dans le projet de loi de finances complémentaire (PLFC) pour l’exercice 2020.

Lors d’une séance consacrée à la présentation du projet de loi par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouiya, les membres de la Commission ont salué la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) à 20.000 Da et l’exonération des salaires inférieurs ou équivalents à 30.000 DA de l’impôt sur le revenu global (IRG), estimant, toutefois, que la hausse des prix des carburants impactera négativement le pouvoir d’achat.

Intervenant à un moment « inopportun » au regard des dommages occasionnés par la pandémie Covid-19, cette mesure est « un paradoxe », en ce sens que le simple citoyen ne pourra pas profiter de la hausse de son salaire avec l’augmentation des prix du carburant, ont-ils souligné.

L’augmentation des prix de carburants entraînera, selon les membres de la Commission, une hausse des charges de la production industrielle, des agriculteurs et du transport public, voire une hausse généralisée des prix de la quasi-totalité des produits, ont estimé encore ces députés.

Pour les membres de la Commission des Finances et du Budget de l’APN, il aurait été plus judicieux d’accélérer le recouvrement fiscal, d’orienter le soutien de l’Etat exclusivement vers ceux qui y ouvrent droit par des mécanismes de ciblage efficients et d’engager l’intégration des travailleurs du marché parallèle dans le circuit officiel, ce qui permettra d’engranger des montants colossaux qui viendraient réduire ainsi le déficit budgétaire.

Dans ce sens, les membres de la Commission ont jugé primordiale la prise en charge économique des personnes et entreprises impactées par le Covid-19, affirmant que la priorité doit être les personnes qui ont perdu leurs sources de revenus en raison de la crise sanitaire.

Par ailleurs, plusieurs membres ont émis des réserves quant à la mesure relative à l’autorisation à nouveau de l’importation de véhicules, précisant que cela ne fera qu’accélérer l’érosion des réserves de change, ajoutant en outre que les taxes prévues par le projet de loi donneront lieu à des prix « inimaginables ».


Dans ce contexte, d’autres membres ont déploré le traitement fiscal adopté dans le projet pour faire face à la crise du Coronavirus et ses répercussions économiques dans le projet de loi (augmentations d’impôts), appelant à simplifier et à unifier les impôts.

Par ailleurs, d’autres membres ont exprimé leur étonnement quant à la proposition de révision de certaines dispositions de la Loi de finances 2020, adoptées il y a plusieurs mois, précisant que la révision de toute mesure exige du temps pour être appliquée et l’évaluation avant de réfléchir à la reconsidération.

Les députés membres de la Commission des Finances et du Budget ont évoqué également la proposition de hausse du taux de la TVA à 19% pour les restaurants et hôtels classés, exprimant leur appréhension que cette mesure soit contraire à la politique de promotion du secteur du tourisme.

Concernant les dispositions visant à encourager les investissements étrangers, ils ont accueilli favorablement la définition des secteurs concernés par la règle 49/51, considérant que sa limitation à ces secteurs est à même de capter les investissements étrangers, à condition que cela soit accompagné d’autres réformes, ont-ils ajouté.

Dans son allocution d’ouverture, le président de la commission, M. Tarek Tridi a affirmé que ce projet de loi intervient dans un contexte économique exceptionnel marqué par une récession que le monde n’a pas vu depuis 1929, outre la chute de la demande sur la pétrole, provoquant un double choc pour le pays, d’où l’impératif d’une approche budgétaire permettant de gérer la crise, d’une part et de préserver les grands équilibres financiers de l’économie nationale, d’autre part.

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